Ce vendredi, les Instances moscovites ont placé le français Laurent Vinatier en détention provisoire. L’homme de 47 ans est accusé d’avoir violé la loi sur « les agents étrangers ». Détenu provisoirement jusqu’au 5 août, il encourt jusqu’à 5 ans de prison.
Que s’est-il passé ?
Collaborateur entre la France et l’Eurasie pour le Centre pour le dialogue humanitaire, une Organisation non gouvernementale suisse, Laurent Vinatier travaillait depuis plusieurs années sur le conflit russo-ukrainien, nous rapporte différentes sources. Œuvrant essentiellement dans un rôle de médiateur pour la paix, le doctorant de l’Institut d’études politiques de Paris est accusé d’avoir illégalement récolté différentes informations sur les activités militaires de la Russie. Arrêté ce jeudi par les forces de l’ordre de Vladimir Poutine, il a été placé en détention provisoire dans une prison russe jusqu’au 5 août, date de son procès. Celui qui avait travaillé par le passé sur des mouvements islamistes en Syrie et au Nord Caucase s’expose aussi à des accusations d’espionnage qui pourraient lui valoir une peine d’emprisonnement plus lourde. Malgré la demande de libération de son ONG, Laurent Vinatier risque pour le moment jusqu’à 5 ans de réclusion.
Une attaque dissimulée contre Macron ?
Cette affaire, au-delà de l’absence de réelles preuves incriminant Vinatier, soulève un autre sujet. En effet, cette arrestation intervient alors que le contexte politique entre Paris et Moscou est particulièrement tendu. Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu cette semaine par le président Macron en marge des commémorations du 80è anniversaire du Débarquement de Normandie, le chef d’État français a annoncé la cession de plusieurs avions de chasse à Kiev ainsi que la formation de près de 4 500 soldats ukrainiens. De plus, un ressortissant russo-ukrainien, soupçonné de préparer une attaque contre Paris, a été arrêté en fin de semaine. Le gouvernement français y voit notamment une manœuvre d’intimidation de la part du Kremlin. Parallèlement, le cas de Laurent Vinatier n’est pas isolé, car le journaliste états-unien, Evan Gershkovich est également emprisonné en Russie pour des accusations semblables à celles de Vinatier. A l’heure où Emmanuel Macron a appelé à la « libération la plus rapide » de celui qui « travaille pour le France », Moscou ne semble absolument pas décidé à négocier avec l’Elysée. Peut-on alors y voir le début d’une longue attaque visant directement le président de la République ?