Pour l’heure, aucun cas du nouveau variant n’a été détecté, mais la « situation sanitaire est sérieuse » a indiqué la directrice générale de l’Institut Pasteur. Et parce qu’il existe une recrudescence de l’épidémie de la variole du singe, il existe une probabilité pour que des cas apparaissent en France, toujours selon l’Institut. Ce dernier s’est dit prêt, lundi 19 août, à concourir « à la mobilisation nationale en prenant 3 mesures d’application immédiate » alors que le système de santé français vient d’être placé en « état de vigilance maximale ». 

Commencer à tester

Depuis le week-end du 17 août, « la cellule d’intervention biologique d’urgence (CIBU) de l’Institut Pasteur analyse, sur demande des autorités sanitaires, les prélèvements suspects ». De plus, le centre médical de l’Institut Pasteur, reconnu pour sa spécialisation en médecine du voyage et ayant déjà pris en charge des patients atteints de mpox lors de l’épidémie de 2022, « a déclenché son protocole interne lui permettant de tester les patients présentant des symptômes évocateurs de mpox (…) dans des conditions optimales de sécurité ». Le centre a également affirmé qu’il se tient « à la disposition des autorités sanitaires pour vacciner dans ses murs toutes les personnes issues des populations ciblées par les recommandations sanitaires en cours de réévaluation ».

« Situation sanitaire sérieuse »

L’Institut a également rappelé que la situation sanitaire n’était pas à prendre à la légère. « Avec la circulation active de cette nouvelle souche de Mpox dans plusieurs pays d’Afrique et son apparition récente en Europe, il est probable que des personnes soient touchées en France », a affirmé l’Institut dans un communiqué. « Il s’agit d’une situation sanitaire sérieuse, qui requiert toute notre vigilance », a commenté Yasmine Belkaid, directrice générale de l’Institut Pasteur. « Aujourd’hui, nous sommes prêts à tester et vacciner les patients à la demande des autorités », a-t-elle abondé.

La France, à l’abri ?

En Suède, un premier cas a été recensé. Il s’agissait d’une personne qui revenait d’Afrique. «Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 b soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines» a annoncé l’OMS, dans la foulée. En France,  «il y a de fortes chances que des cas sporadiques apparaissent prochainement», a confirmé le ministre démissionnaire délégué à la Santé, Frédéric Valletoux. Mais,  «le risque d’infection par un virus Mpox de clade 1 pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies», a révélé Santé publique France. 

En effet, l’Europe bénéficie d’un réseau efficace pour le diagnostic et la détection des cas, alliant soins médicaux et sensibilisation du public. Cet atout permet de stopper la propagation du virus en isolant rapidement les personnes infectées, bien que celles-ci puissent souffrir de symptômes douloureux, notamment sur les muqueuses et les organes génitaux. 

Face à d’éventuelles failles et donc à l’apparition de cas, les autorités sanitaires restent prêtes à agir. Après l’épidémie de Mpox de 2022, une campagne de vaccination a été menée, ciblant principalement la communauté gay, avec 150 000 personnes vaccinées à ce jour. Grâce à cette campagne, le variant clade 2b est désormais rare et bénin, sans aucun décès signalé. La France dispose d’un « stock robuste » de vaccins, permettant une éventuelle vaccination préventive des nouvelles populations à risque, comme les travailleuses du sexe, pour contenir toute nouvelle propagation, comme l’a expliqué le ministre de la Santé.

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