Ce dimanche 22 septembre, Michel Barnier s’est exprimé pour la première fois depuis la nomination de son gouvernement. Invité du journal télévisé de France 2, le nouveau Premier ministre a présenté sa feuille de route pour les deux prochaines années. Retour sur les points majeurs abordés par le chef du gouvernement.

Une politique fiscale "juste" : pas d’augmentation d’impôts pour les classes modestes

L’un des messages forts de Michel Barnier concerne la fiscalité. Le Premier ministre a assuré qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts pour les classes modestes et moyennes, ni pour les travailleurs. Toutefois, les personnes les plus fortunées, ainsi que certaines grandes entreprises, devront contribuer davantage à l’effort de solidarité nationale.

« Je ne vais pas alourdir encore les impôts sur les Français les plus modestes. Les plus riches, en revanche, devront faire un effort », a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’un équilibre financier pour répondre aux besoins du pays tout en maîtrisant la dette écologique et financière. Il a également laissé la porte ouverte à une possible révision de l’impôt sur les sociétés, en ciblant notamment les grandes entreprises.

Retraites : une réforme qui pourrait évoluer

Concernant la réforme des retraites, en vigueur depuis un an, Michel Barnier s’est engagé à apporter des améliorations tout en préservant le cadre financier établi. L’âge de départ à 64 ans, sujet de nombreux débats et de mobilisations sociales, ne sera pas remis en question. Cependant, le Premier ministre a souligné la nécessité de faire évoluer cette réforme en s’appuyant sur le dialogue avec les partenaires sociaux : « Il faut ajuster et améliorer cette réforme pour qu’elle soit plus juste et adaptée aux besoins de tous ».

Garantir les droits sociaux et sociétaux

Face aux interrogations soulevées par l’entrée de plusieurs ministres conservateurs dans son gouvernement, Barnier a tenu à rassurer. « Je serai un rempart », a-t-il martelé, en promettant de préserver les grandes lois de progrès social et sociétal, telles que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et la procréation médicalement assistée (PMA). Il a insisté sur le fait que ces droits ne seraient pas remis en cause, tout en se présentant comme le garant des libertés et du progrès social.

La santé mentale, grande cause nationale de 2025

Michel Barnier a fait une annonce majeure sur un sujet qui lui tient à cœur : la santé mentale. Il souhaite en faire la « grande cause nationale » de l’année 2025. Fortement touchée par une crise persistante, la psychiatrie en France fait face à un manque criant de moyens, avec un tiers des postes de praticiens hospitaliers vacants et un nombre croissant de patients. Pour Barnier, cette question est aussi personnelle, sa mère ayant été présidente de l’Union nationale des amis et familles de malades mentaux pendant plus de 30 ans.

En soulignant cette priorité, le Premier ministre a exprimé son ambition de remettre la santé mentale au centre des préoccupations nationales, tout en déplorant l’absence d’un portefeuille ministériel dédié à ce sujet dans son gouvernement.

Une cohabitation exclue, une présidentielle écartée

nterrogé sur sa relation avec Emmanuel Macron, Michel Barnier a balayé toute idée de cohabitation : « Nous ne sommes pas en cohabitation. La complémentarité sera bonne avec le président de la République ». Il a également mis fin aux spéculations concernant une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2027, affirmant qu’il ne servirait qu’un mandat de deux ans : « Je veux servir pendant deux ans, pas plus ».

Un Premier ministre à l’écoute des enjeux

En résumant les grandes lignes de son programme, Michel Barnier s’est positionné en tant que Premier ministre soucieux de la cohésion et de l’équité. Entre sa volonté d’améliorer la réforme des retraites, de préserver les acquis sociaux, et de mobiliser des efforts pour la santé mentale, il a esquissé une vision de compromis dynamique, tout en plaçant l’intérêt national au cœur de son action.

Les mois à venir s’annoncent déterminants pour le gouvernement Barnier, qui devra naviguer entre les attentes sociales et économiques des Français et les défis politiques d’un pays divisé en trois blocs à l’Assemblée.

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