Le 23 septembre 2024, la passation de pouvoir au ministère de l’Intérieur entre Gérald Darmanin et Bruno Retailleau a été marquée par un discours émouvant et personnel de l’ancien ministre. L’occasion pour Darmanin de revenir sur ses origines, son bilan, et les défis à venir pour son successeur.

Un retour sur les origines

Dès le début de son allocution, Gérald Darmanin a pris le temps de rappeler ses racines en révélant son nom complet : Gérald Moussa Jean Darmanin. Ce deuxième prénom, Moussa, lui a été donné en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien qui a servi la France. « Si je m’étais appelé Moussa Darmanin, je n’aurais pas été élu maire, ni député, et encore moins nommé ministre de l’Intérieur », a-t-il affirmé avec une sincérité qui a frappé l’auditoire.

Ces mots ont souligné une réalité difficile sur les obstacles que peuvent rencontrer certaines personnes en raison de leurs origines, même dans une République qui se veut égalitaire. Il a ensuite ajouté qu’il quittait ses fonctions « avec le sentiment d’avoir servi le mieux que je pouvais mon pays », tout en reconnaissant que « des erreurs » avaient été commises, mais que « nous avons fait de notre mieux ».

Le relais à Bruno Retailleau

Gérald Darmanin a également profité de son discours pour dresser un bilan de son mandat, insistant sur l’importance de la sécurité et du rétablissement de l’ordre. Il a exprimé ses préoccupations sur la situation actuelle en France, estimant que la protection des citoyens, des policiers et des gendarmes restait un enjeu crucial.

« Il est évident que la sécurité des Français doit encore être renforcée, et les policiers et gendarmes davantage protégés. J’en prends ma part », a-t-il affirmé. Ce message de responsabilité était accompagné d’un soutien appuyé aux forces de l’ordre, qu’il a qualifiées de « héros discrets ». Il a également tenu à remercier Emmanuel Macron pour la confiance accordée au cours des sept dernières années.

Lors de la passation de pouvoirs, Bruno Retailleau, son successeur, a pris la parole pour saluer le travail accompli par son prédécesseur tout en affirmant sa détermination à poursuivre les efforts en matière de sécurité. « Je ne céderai rien, je ne tolérerai aucune offense, aucune atteinte physique ou verbale contre nos forces de l’ordre », a-t-il martelé, promettant fermeté face à une « barbarie presque quotidienne ».

©capture écran RTL

La réaction de Jordan Bardella

Cependant, la déclaration de Gérald Darmanin sur son prénom a rapidement suscité une vive réaction dans la sphère politique. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a demandé des explications sur ces propos, estimant qu’ils insinuaient une accusation de racisme envers les Français.

Dans un message posté sur X (anciennement Twitter), Bardella a répliqué : « Qui considère-t-il comme raciste : les habitants de Tourcoing, les membres de l’institution policière, ou les Français en général ? Cette déclaration est une injure à la France qui lui a tout donné. »

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