En cette fin de semaine, divers membres du Nouveau Front populaire ont communiqué avoir déposé une motion de censure à l’encontre du Gouvernement de Michel Barnier. Soutenue par tous les représentants de cette nouvelle coalition, elle sera votée à l’Assemblée nationale en début de semaine.

«Dénoncer le non-respect de la tradition républicaine»

Dans les tuyaux depuis quelque temps, c’est désormais une réalité. Le NFP a déposé cette semaine une motion de censure visant Michel Barnier et son équipe gouvernante. Sur le qui-vive depuis l’élection du représentant Républicain à Matignon, les membres de l’alliance des partis de gauche sont passés à l’étape suivante avec cette motion. Mathilde Panot, Cyrielle Chatelain, André Chassaigne ainsi que Boris Vallaud, représentants des différents groupes composants le NFP, ont déclaré communément les raisons de cette manœuvre, « Voter cette motion de censure, c’est dénoncer le non-respect de la tradition républicaine avec la nomination de Michel Barnier à Matignon ; c’est préserver notre modèle social ; c’est sanctionner un gouvernement qui reprend les concepts et le vocabulaire de l’extrême droite ; c’est enfin protéger l’État de droit, qui est un principe intangible. » Soutenu par ses 192 députés, le vote devra atteindre la majorité de l’hémicycle, si celui-ci est au complet, c’est à dire 289 voix sur 577. Quasiment isolés au palais Bourbon, les Frontistes vont devoir trouver des solutions s’ils veulent réussir leur coup.

Une alliance NFP-RN possible ?

Tandis que les clans affiliés à la majorité présidentielle ne voteront pas en faveur de cette motion, le NFP va devoir trouver des acquis à leur cause ailleurs. Malgré leurs ambitions politiques totalement opposées, le Rassemblement national reste le seul parti à vouloir réaliser un tour de force au Gouvernement Barnier. Marine Le Pen qui avait déclarée vouloir « donner une chance » par « patriotisme » à Michel Barnier pourrait bien se résigner à voter la censure si le Premier ministre venait à dépasser « le fil rouge » de la présidente du RN à l’Assemblée. Alors que la question migratoire, pierre angulaire du programme du parti d’extrême droite, n’a pas encore été vraiment évoquée par l’ancien ministre sous Chirac et Sarkozy, nul doute qu’elle pourrait s’avérer essentielle dans la prise de décision du RN. Au sein de l’hémicycle cette décision qui n’était auparavant qu’un bruit de couloir, commencent à faire réagir quelques centristes, « Je vois des députés du MoDem dire qu’ils hésitent à censurer ce gouvernement. Je vois des députés macronistes eux-mêmes qui ne se retrouvent pas dans les propos [du gouvernement]. » Bien qu’elle ne soit que la première sur les neuf que peuvent proposer le NFP, cette motion de censure va-t-elle frapper un grand coup dans la fourmilière ? 

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