Le 17 octobre, Taha Oualidat, 22 ans, avait d’abord rejeté une extradition par procédure simplifiée, ce qui laissait présager plusieurs mois de recours et de procédures judiciaires pour sa remise aux autorités françaises. Cependant, à la suite de consultations avec son avocate suisse, Maître Florence Yersin, il a décidé de renoncer à ses objections. « Il savait qu’il aurait pu entamer des recours pendant des mois, mais il a choisi d’avancer sur la procédure française et de ne pas la retarder », a-t-elle expliqué sur BFMTV. Dans la faute, un courrier a été adressé par Maître Yersin à l’Office fédéral de la justice suisse pour confirmer le changement d’avis du suspect. Le transfert de Taha Oualidat pourrait ainsi être rapidement organisé par les autorités françaises et suisses, avec une arrivée en France prévue sous peu.
Un casier judiciaire au passé lourd et des mesures judiciaires échappées
Taha Oualidat est connu de la justice française. En 2019, après son arrivée en France depuis l’Espagne, il avait été condamné pour viol dans le Val-d’Oise et écopé d’une peine de sept ans d’incarcération. Libéré en juin 2024 après avoir purgé près de cinq années, il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais avait échappé aux mesures de contrôle. Assigné à résidence dans un hôtel de l’Yonne, il ne s’y est jamais présenté. Quelques jours plus tard, le Maroc avait transmis un laissez-passer consulaire pour permettre son expulsion, mais le suspect était déjà en fuite.
Le meurtre de Philippine, étudiante à l’université Paris-Dauphine, avait provoqué une onde de choc en France. Disparue le 20 septembre, elle n’avait plus donné signe de vie après avoir été vue à la sortie de l’université. Trois jours plus tard, son corps a été découvert dans le bois de Boulogne, où son téléphone avait été localisé pour la dernière fois. L’enquête et les recherches menées ont permis d’identifier Taha Oualidat comme le principal suspect dans cette affaire, entraînant son arrestation à Genève le 24 septembre.
Extradition et attentes des autorités françaises
Le choix de Taha Oualidat d’accepter son extradition n’équivaut pas à un aveu de culpabilité, a précisé son avocate, qui a souligné que son client souhaite avancer dans la procédure judiciaire et répondre aux questions des juges français. Cette décision est accueillie avec soulagement du côté des autorités françaises, qui voient désormais se concrétiser l’aboutissement d’une procédure judiciaire lourde et complexe.
Une source judiciaire française proche du dossier à d’ailleurs souligné que ce transfert permettra de traiter plus efficacement l’affaire sur le territoire français. Une fois extradé, Taha Oualidat devrait être entendu par les juges d’instruction français et pourrait également faire l’objet d’une détention provisoire en vue de la poursuite de l’enquête judiciaire.