L’augmentation prévue de la taxe de solidarité sur les billets d’avion dans le budget 2025 fait débat. Destinée à récolter un milliard d’euros supplémentaires pour l’État, cette mesure pourrait pénaliser les classes moyennes et nuire à l’attractivité touristique de la France, alerter la compagnie Easyjet et l’ensemble du secteur aérien.

Un projet fiscal controversé pour les classes moyennes et le secteur du voyage

La taxe de solidarité sur les billets d’avion pourrait être triplée dans le cadre du budget 2025. Cette mesure, destinée à rapporter un milliard d’euros par an, affecte en particulier les billets de classe affaires, les longs courriers et l’aviation. d’affaires. Cependant, pour Easyjet, la portée de cette taxe sera bien plus large : « Les classes moyennes, les PME ou les étudiants n’auront bientôt plus accès à des vols abordables » , affirme Bertrand Godinot, directeur de la compagnie pour la France. »La hausse des taxes sera malheureusement répercutée sur le prix du billet. Les compagnies aériennes ne peuvent pas dans le même temps maintenir et développer l’offre de destinations, employer localement, et investir dans de nouveaux avions pour leur transition environnementale tout en absorbant la totalité de hausses de coûts aussi importantes et rapides. L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion n’est pas une taxe sur les entreprises mais bien sur les particuliers », a-t-il ajouté. 

Un sondage Odoxa commandé par Easyjet montre que 57 % des Français rejettent la mesure et craignent pour leur pouvoir d’achat. En effet, selon l’enquête, 76 % des voyageurs estiment que cette augmentation aura un impact direct sur leurs vacances. De plus, 71 % des répondants pensent que l’objectif de cette mesure est de véritablement renflouer les finances publiques, et non de réduire l’impact environnemental des vols. Easyjet avertit que ce surcoût pourrait nuire aux ménages et les éloigner des destinations courtes et moyennes, que le ministre des Transports, François Durovray, estime pourtant « résorbables » pour des vols en Europe, avec une taxe d’environ 9,50 euros sur un billet.

Le secteur aérien s'oppose fermement à la nouvelle taxe

Les craintes sont partagées dans l’ensemble du secteur aérien français. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) ainsi que l’Union des Aéroports Français (UAF) dénoncent les risques économiques de la mesure, dont la fermeture potentielle de certaines lignes régionales. « Cette fiscalité pourrait entraîner une évasion de trafic vers des hubs étrangers et affecterait particulièrement les lignes d’Outre-mer », affirme Pascal de Izaguirre, président de la Fnam et PDG de Corsair.

Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) critique également la mesure dans un communiqué : « Ces taxes vont réduire notre attractivité touristique et mettront un coup d’arrêt à la réindustrialisation de la filière » . Les industriels mettent en garde contre l’effet domino de la hausse, qui pourrait pénaliser la position des entreprises françaises face aux entreprises étrangères exemptées de certaines réglementations environnementales. Pour le secteur aérien, cette taxe n’est pas une simple redevance supplémentaire, mais une menace directe pour son développement, sa compétitivité et sa capacité à répondre aux attentes environnementales, tout en maintenant une offre accessible.

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