Dans une démarche inédite, François Fillon et son épouse Penelope ont proposé de verser près de 700 000 euros à l’Assemblée nationale, somme qu’ils s’engagent à rembourser sur une période de dix ans. Ce montant inclut les dommages et intérêts liés au couple avait été condamné solidairement en 2022, suite à l’affaire des emplois fictifs, ainsi qu’une somme additionnelle de 10 000 euros pour les frais de justice. Ce geste, bien que volontaire, répondrait à une demande émise par l’Assemblée nationale elle-même, intervenue peu après que la Cour de cassation ait confirmé la culpabilité de l’ancien Premier ministre pour « détournement de fonds publics ».
La date de cette proposition n’est pas anodine : elle arrive à l’approche d’une nouvelle audience prévue le 25 novembre, au cours de laquelle la justice devrait préciser les modalités de la peine de François Fillon. Bien que sa culpabilité ait été confirmée, la Cour de cassation a annulé la peine de prison initiale de quatre ans, dont une ferme, ainsi que l’amende de 375 000 euros et l’interdiction de dix ans d’exercice public. Cette audience sera donc cruciale pour l’ancien chef de gouvernement.
« Penelopegate » : l'affaire qui a marqué la politique française
Le scandale du « Penelopegate » éclate en 2017, en pleine campagne présidentielle, après une enquête du Canard Enchaîné . L’hebdomadaire révèle alors que Penelope Fillon aurait perçu des rémunérations totalisant 613 000 euros pour un emploi d’assistante parlementaire, supposément fictif. Entre 1998 et 2013, les versements auraient été faits sans que l’épouse de François Fillon ne fournisse de preuve concrète de ses activités. En 2022, lors du procès en appel, François Fillon est condamné à quatre ans de prison, dont une ferme. Penelope Fillon et Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon à l’Assemblée, écopent respectivement de deux et trois ans de prison avec sursis. Ce scandale, aux répercussions politiques et judiciaires majeures, a marqué un tournant dans la carrière politique de François Fillon. Sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, pourtant prometteuse après sa victoire aux primaires de la droite, a été compromise, provoquant un séisme au sein de son parti.
Un acte de contrition ou un calcul stratégique ?
Selon des informations de France Info , ce remboursement anticipé pourrait également être une tentative pour François Fillon de se présenter sous un jour plus favorable à l’audience du 25 novembre. « Pour éviter une sanction trop lourde, Fillon veut montrer qu’il a compris les faits et qu’il est prêt à rendre l’argent », a confié une source proche du dossier. En parallèle, François Fillon poursuit son recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, espérant obtenir une révision de sa condamnation. Mais le « Penelopegate », avec ses retombées encore vivaces, continue de jeter une ombre sur sa carrière, rappelant aux électeurs français l’ampleur des accusations portées contre lui. Alors que l’ancien Premier ministre se prépare à comparer, son geste de remboursement semble être autant une tentative de rédemption qu’une manœuvre juridique, révélant la complexité de l’affaire qui a durablement ébranlé sa réputation et sa place dans l’histoire politique. française.