Disparue depuis le départ de son domicile le 25 novembre dernier, la jeune Morgane n’a plus donné signe de vie. Alors que les recherches semblent patiner depuis quelques temps, un nouvel élément semble être déterminant dans cette affaire.
Un téléphone cassé comme nouvelle piste ?
Les heures passent et les chances de retrouver saine et sauve l’adolescente s’amenuisent. A l’instar de Lina, ou encore d’Émile, les disparitions de mineurs se font de plus en plus virulentes ces derniers temps. Néanmoins, l’affaire Morgane, elle, est différente en quelques points. En effet l’adolescente de 13 ans disparaît le 25 novembre à la suite d’une altercation avec son père concernant l’utilisation des réseaux sociaux sur son téléphone portable. Ce dernier l’aurait alors brisé sous les yeux de sa fille, ce qui a entraîné sa fugue. Tandis qu’il est désormais aux mains des forces de l’Ordre, il pourrait être la pierre angulaire de ce dossier très inquiétant. Bien qu’il paraisse hors d’usage, certaines de ses fonctionnalités internes sembleraient exploitables d’après Baptiste Robert, spécialiste en cybersécurité, « Si la carte-mère du téléphone n’est pas touchée, il ne devrait pas être très compliqué d’accéder aux données. […] Il est très rare qu’un téléphone soit cassé au point de ne plus être exploitable. Il faudrait par exemple qu’il soit percé. Bien souvent, un appareil, même jeté au sol et physiquement abîmé, peut être exploité. »
Quid des réseaux sociaux de la jeune fille ?
S’il parvenait à être utilisable par les enquêteurs, le téléphone de Morgane permettrait sans doute de remonter ces dernières conversations ou contenus visualisés avant sa fugue. Cependant, un accès direct aux divers comptes de la jeune fille est requis et semble être impossible en l’absence de ses mots de passe. Ainsi, le parquet de Saint-Brieuc aurait transmis une demande auprès de la justice afin d’avoir accès à la teneur des échanges de la jeune costarmoricaine. D’après Alexandre Archambault, avocat spécialisé en numérique, avec l’accord d’un magistrat, le téléphone sera décortiquable, « S’agissant de la correspondance privée, une réquisition judiciaire est toujours possible pour obtenir la liste des correspondants, par exemple aux opérateurs français, ou à Snapchat. Mais la demande doit émaner d’un magistrat. […] Concernant les contenus des conversations, c’est considéré comme de l’interception, qui doit être demandée par un juge d’instruction dans le cas de criminalité ou de délinquance grave. Ce qui n’est pas forcément le cas pour une disparition de mineur. » Pendant que les recherches se poursuivent et que les acteurs sportifs de la cité guingampaise ont pris part aux investigations, le téléphone cassé de Morgane pourrait-il être déterminant ?