Trois jeunes hommes âgés de 19 et 20 ans, soupçonnés d’avoir planifié des actions violentes d’inspiration djihadiste, ont été arrêtés samedi 7 décembre à Nîmes et Nantes. Mis en examen et placé en détention provisoire à Paris, ils sont accusés d’avoir tenté de fabriquer des bombes artisanales et d’envisager des cibles comme la mairie de Poitiers.

Un projet conçu dans l'ombre

Les suspects, dont l’un est étudiant en chimie et un autre fils d’un imam travaillant en prison, auraient commandé des matériaux pour fabriquer des moteurs explosifs artisanaux, selon des sources proches du dossier. Des échanges sur les réseaux sociaux ont mené à leur arrestation, mais les enquêteurs ont découvert qu’au moins deux d’entre eux s’étaient rencontrés pour tenter de confectionner des explosifs dans une chambre étudiante. Le groupe aurait ciblé la mairie de Poitiers, choisie pour sa portée symbolique liée à la bataille de Poitiers en 732, où Charles Martel avait repoussé des troupes arabo-berbères. Le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) figurait également parmi leurs cibles hypothétiques.

Après leur garde à vue à la DGSI, les trois suspects ont été mis en examen pour fabrication d’engins explosifs, détention de produits incendiaires, et association de malfaiteurs terroristes criminels, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat). Deux d’entre eux sont également poursuivis pour le transport de substances explosives en lien avec une entreprise terroriste.

Un climat de menace croissante

Cette affaire s’inscrit dans un contexte de hausse des procédures antiterroristes en France. « La menace djihadiste représente 80 % des procédures du Pnat », a rappelé le procureur Olivier Christen. Le premier semestre 2024 a vu une multiplication par trois des affaires de ce type par rapport à l’année précédente, selon les autorités. Les récentes arrestations d’un mineur tchétchène en novembre et d’un Afghan de 22 ans en octobre, tous deux accusés de planifier des attaques en France, illustrent cette intensification. Pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, trois attentats avaient également été déjoués.

Le procureur antiterroriste pointe un double facteur : un contexte géopolitique instable et une réorganisation des groupes djihadistes, notamment en Afghanistan. Ce regain d’activité met en lumière la vigilance nécessaire face à une menace constante. Alors que l’enquête se poursuit, cette affaire rappelle l’importance de la prévention et de la réactivité des forces de l’ordre dans un paysage marqué par des menaces terroristes en perpétuelle évolution.

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