Le cyberharcèlement de personnalités publiques nest pas nouveau, mais laffaire concernant Brigitte Macron atteint un niveau particulièrement troublant. Quatre hommes, dont le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, connu sous le pseudonyme Zoé Sagan, seront jugés le 10 juillet 2025 par le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont accusés davoir mené une campagne de cyberharcèlement sexiste à lencontre de la Première dame, qui a déposé plainte en août dernier.

Des attaques ciblées et virulentes

Selon le parquet de Paris, ce procès portera sur des propos malveillants visant la Première dame, notamment en rapport avec son genre, sa sexualité, et la différence d’âge avec Emmanuel Macron. Ces attaques prenaient un angle particulièrement calomnieux, allant jusqu’à assimiler Brigitte Macron à des allusions à la pédophilie.

Depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, Brigitte Macron est régulièrement la cible dinfox sur les réseaux sociaux. Une théorie complotiste affirmant quelle serait un homme ayant changé de sexe a circulé massivement, notamment après la publication dune vidéo YouTube en 2021. Cette fausse information a connu un regain dintérêt récemment, y compris à linternational, où elle a trouvé un écho au sein de cercles dextrême droite aux États-Unis.

Un procès pour cyberharcèlement

Lenquête ouverte en août 2024, après une plainte déposée par Brigitte Macron, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Les accusations incluent des faits de cyberharcèlement et de provocation à commettre une infraction. Ce délit est passible de deux ans demprisonnement. Outre Aurélien Poirson-Atlan, les autres prévenus incluent Jean-Luc M., Bertrand S., et Jean-Christophe D., âgés respectivement de 64, 55, et 53 ans, originaires de diverses régions de France. Les quatre hommes ont été arrêtés le 10 décembre 2024, avant d’être placés en garde à vue.

Me Juan Branco, avocat dAurélien Poirson-Atlan, a dénoncé une instrumentalisation politique de laffaire : « Le téléguidage politique est désormais évident. Les infractions de presse ne doivent pas donner lieu à des contraintes de corps », a-t-il affirmé, sopposant à la garde à vue de son client.

©capture BFMTV

Un phénomène ancien, mais amplifié

Cette affaire sinscrit dans un contexte où les attaques contre les personnalités publiques se multiplient sur les réseaux sociaux. La Première dame nest pas la seule à avoir été prise pour cible : deux femmes avaient déjà été condamnées en septembre 2024 pour diffamation, après avoir participé à la diffusion de la théorie du complot selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre. Les fausses informations autour de Brigitte Macron se sont répandues rapidement, trouvant un écho auprès de certains complotistes en France et à l’étranger. Ces accusations, pourtant largement discréditées, continuent dalimenter des discours haineux et sexistes en ligne.

Au-delà du jugement prévu en juillet 2025, cette affaire pose la question de limpact des campagnes de désinformation sur limage publique des personnalités politiques. En déposant plainte, Brigitte Macron marque un signal fort contre le cyberharcèlement et les campagnes diffamatoires, espérant ainsi contribuer à faire évoluer la responsabilité des acteurs sur les réseaux sociaux.

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