Avec 179 morts et seulement deux survivants, il s’agit de l’accident aérien le plus meurtrier de l’histoire du pays. Ce drame, vraisemblablement causé par une collision avec des oiseaux et des conditions météorologiques défavorables, soulève de nombreuses questions sur la sécurité aérienne et les risques aviaires.
Une catastrophe sans précédent
L’appareil, un Boeing 737-8AS en provenance de Bangkok, a tenté d’atterrir à 9 h (heure locale) mais a percuté un mur en béton après s’être posé sans son train d’atterrissage. Rapidement submergé par les flammes, l’avion a été entièrement calciné, à l’exception de sa queue. Les images diffusées montrent une scène de chaos, avec des équipes de secours s’affairant autour de la carcasse pour évacuer les corps des passagers, âgés de 3 à 78 ans.
Les deux survivants, une hôtesse de l’air de 25 ans et un agent de bord de 33 ans, ont été retrouvés dans la queue de l’appareil. Hospitalisés à Séoul, ils souffrent de blessures graves mais leur pronostic vital n’est pas engagé. L’agent de bord, victime de multiples fractures et de lacérations, reste sous étroite surveillance médicale et psychologique.
Les premières investigations indiquent qu’un groupe d’oiseaux aurait été aspiré par les moteurs, entraînant leur dysfonctionnement. Malgré un appel de détresse (mayday) lancé par le pilote, l’avion n’a pas pu se poser en toute sécurité. Les boîtes noires de l’appareil, désormais récupérées, fourniront des données cruciales pour confirmer les causes exactes de la catastrophe.
Le danger des collisions avec les oiseaux
Si la majorité des collisions avec des oiseaux entraînent des dégâts matériels, elles peuvent, dans des cas extrêmes, conduire à des catastrophes mortelles. L’accident de Muan illustre la gravité de ces risques, qui surviennent généralement à basse altitude, près des aéroports. En 2022, plus de 17 200 incidents impliquant des oiseaux ont été enregistrés aux États-Unis, un chiffre alarmant pour l’aviation mondiale.
Ces collisions sont particulièrement fréquentes aux premières heures du jour ou au crépuscule, lorsque les oiseaux sont les plus actifs. À Muan, l’accident s’est produit à 9 h du matin, dans une zone où les risques aviaires sont accrus en raison de la proximité d’habitats naturels. Les moteurs d’avions à réaction, vulnérables à l’ingestion d’objets ou d’animaux, sont au cœur de ces tragédies
Un bilan humain et politique
Avec 179 morts, dont de nombreux enfants, ce crash laisse des familles endeuillées et un pays sous le choc. Les autorités sud-coréennes ont décrété une enquête approfondie pour établir les responsabilités de Jeju Air. Dans un communiqué, la compagnie a présenté ses « excuses les plus sincères » et promis un soutien total aux familles des victimes. Le constructeur Boeing a également assuré sa coopération pour déterminer les causes de l’accident.
Sur le plan politique, cet événement intervient dans un contexte déjà tendu. Le président par intérim, Choi Sang-mok, a supervisé une réunion d’urgence du gouvernement et s’est rendu sur les lieux du drame. Alors que la Corée du Sud traverse une crise institutionnelle majeure après la destitution successive du président Yoon Suk Yeol et de son successeur intérimaire, ce drame pourrait accentuer les pressions sur le gouvernement.