Un nouveau chapitre judiciaire s’ouvre dans l’affaire des viols de Mazan. Un second procès est prévu pour la fin de l’année 2025, cette fois devant une cour d’assises, promettant un déroulement bien différent de celui de la première instance.
Une nouvelle épreuve pour les victimes
L’histoire de Gisèle Pelicot est devenue un symbole de résilience et de combat contre les violences sexuelles. Pendant près d’une décennie, son mari Dominique Pelicot l’a droguée à l’aide d’anxiolytiques pour la violer et la livrer à des dizaines d’hommes. La cour criminelle de Vaucluse avait condamné Dominique Pelicot à vingt ans de réclusion criminelle, peine qu’il n’a pas contestée, jugeant « inutile » de revivre un second procès. Les autres accusés avaient écopé de peines allant de 20 ans de réclusion à trois ans de prison avec sursis pour des faits allant du viol aggravé à l’agression sexuelle. Le procès avait marqué les esprits par sa gravité et l’absence de huis clos, une décision portée par Gisèle Pelicot pour que « la honte change de camp ».
Pour Gisèle Pelicot, un second procès n’est pas une surprise, mais reste une lourde épreuve. « Elle aurait préféré tourner définitivement la page », a confié son avocat Stéphane Babonneau. Toutefois, elle reste déterminée à se présenter et à exiger, comme en première instance, que le procès se tienne publiquement. Le déroulement de ce second procès promet d’être différent. Contrairement à la première instance, qui s’est tenue devant une cour criminelle composée de magistrats professionnels, cette fois, un jury populaire siégera. Cette configuration pourrait influencer la dynamique des débats. « Est-ce que les vidéos seront de nouveau projetées ? Quelle sera la durée de ce procès ? » s’interroge Me Babonneau, en évoquant la logistique particulière que pourrait nécessiter ce nouvel acte judiciaire.
Une décision majoritairement acceptée, mais des enjeux toujours vifs
Seuls 17 accusés sur 51 ont fait appel, ce qui, pour les avocats des victimes, témoigne d’une certaine acceptation du jugement par la majorité des condamnés. « On peut considérer que sur 51 accusés, le fait qu’il n’y en ait que 17 qui aient fait appel signifie que les deux tiers des accusés ont accepté la décision. C’est quelque chose de plutôt positif », affirme Stéphane Babonneau, dans les colonnes de France info. Cela n’atténue cependant pas les enjeux du second procès, qui vise à confirmer la gravité des faits dans un contexte judiciaire potentiellement plus exposé aux émotions du public. Pour Dominique Pelicot, ce second procès ne le concerne pas directement, mais son passé judiciaire reste chargé. Mis en examen dans deux affaires distinctes, il pourrait encore être jugé pour des crimes graves, dont le viol et le meurtre d’une jeune femme en 1991.
Au-delà de l’horreur des faits, cette affaire est devenue un rappel cinglant de la nécessité de lutter contre les violences sexuelles systémiques. Le courage de Gisèle Pelicot, qui a refusé le huis clos, a permis de donner une voix à de nombreuses victimes invisibilisées.
Le second procès, prévu pour la fin 2025, sera une nouvelle opportunité de rendre justice. Il incarnera à nouveau, devant un jury populaire, le combat pour que de telles atrocités soient dénoncées, jugées et, espérons-le, empêchées à l’avenir.