Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dévoilé un bilan préoccupant : en 2024, neuf attentats terroristes islamistes ont été déjoués, un record depuis 2017. Alors que la mémoire des victimes de Charlie Hebdo reste vive, le pays continue de faire face à des défis majeurs en matière de sécurité.
Une menace toujours croissante : les chiffres alarmants de 2024
Le 7 janvier 2015, l’attaque contre Charlie Hebdo marquait un tournant dans l’histoire récente de la France, plongeant le pays dans une guerre ouverte contre le terrorisme islamiste. Dix ans plus tard, Bruno Retailleau insiste : « La menace n’a jamais été aussi présente. » En 2024, les services de renseignement ont déjoué neuf projets d’attentats, un nombre jamais atteint depuis 2017. Parmi ces menaces, trois visaient directement les Jeux olympiques de Paris. Cet événement mondial a concentré l’attention des autorités, redoublant de vigilance pour éviter toute exploitation par des groupes terroristes. Ces tentatives avortées soulignent un enjeu majeur : protéger les grands rassemblements dans un contexte de menace élevée. Selon le ministre de l’Intérieur, ce bilan s’inscrit dans une tendance inquiétante, après sept attentats déjoués en 2018, mais seulement trois en 2022, avant une recrudescence en 2023.
Quelles mesures pour se protéger ?
Face à la multiplication des attaques à la voiture-bélier en Allemagne et aux États-Unis, Bruno Retailleau a adressé une circulaire aux préfets. Le ministre demande de renforcer les dispositifs de protection autour des événements festifs, sportifs et culturels. « Les terroristes exploitent les failles dans nos dispositifs. Nous devons anticiper et ne laisser aucune opportunité », explique-t-il dans un télégramme consulté par Franceinfo. Parmi les mesures évoquées, l’installation de barrières anti-véhicules béliers et des zones de stationnement restreintes aux abords des événements. Ces précautions, déjà en place pour de nombreux rassemblements, doivent désormais devenir systématiques. Le ministre insiste également sur le rôle clé des agents de sécurité privés, réclamant une meilleure formation et un recrutement renforcé. « La sécurité, c’est un travail d’équipe », martèle Retailleau. Il appelle à une concertation étroite entre mairies, entreprises privées et associations pour garantir un « continuum de sécurité » efficace. Cette coordination doit s’appuyer sur un renseignement solide, capable d’identifier en amont les menaces de passage à l’acte.
La lutte contre le terrorisme islamiste s’adapte aux évolutions des menaces. Bruno Retailleau pointe du doigt plusieurs sources d’inquiétude : la radicalisation en ligne, l’influence des Frères musulmans et les islamistes libérés de prison. En 2024, 83 individus radicalisés ont été relâchés, et ce nombre dépassera les 60 en 2025. Retailleau souligne également l’importance de s’attaquer à l’idéologie des Frères musulmans, qu’il accuse de miner la cohésion nationale. « Ils ne cherchent pas à diviser, mais à faire basculer nos institutions », avertit-il. Cette lutte passe par un renforcement des lois, mais aussi par une mobilisation des forces de l’ordre et des services de renseignement.
Dix ans après Charlie Hebdo : une mémoire vivante, un combat permanent
Le 7 janvier 2015, les dessinateurs emblématiques de Charlie Hebdo, Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, et bien d’autres, perdaient la vie dans un acte de barbarie. Une décennie plus tard, la France n’a pas oublié. Mais les défis restent immenses, et la vigilance demeure de mise. Bruno Retailleau conclut : « Dix ans après, nous devons rester unis et déterminés. La lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine. » Si les chiffres de 2024 illustrent l’efficacité des dispositifs mis en place, ils rappellent aussi que la menace est loin d’être éradiquée. La sécurité des Français dépendra des mesures prises aujourd’hui pour prévenir les drames de demain.