Ce samedi, le Premier ministre libanais Najib Mikati s’est rendu à Damas afin de rencontrer le chef du l’administration transitoire de Syrie, Ahmed al-Charaa. Au sommet d’une rencontre historique après 15 années de tensions entre les deux pays, les questions politiques et militaires sont plus que d’actualité.
Sécurité des frontières
Rendez-vous avec l’histoire. Ce samedi, les têtes pensantes de Beyrouth et de Damas se sont rencontrées dans la ville du jasmin pour la première fois depuis le début des conflits en Syrie en 2011. Alors que la Syrie tournait une importante page de son histoire le mois dernier à la suite de la chute du régime de Bachar el-Assad, elle continue dès lors de reconstruire une nation plongée dans une politique dictatoriale héréditaire de plus de 50 ans. Ahmed al-Charaa, militaire de formation, entend recouvrer le lien avec ses pays voisins dans l’optique d’une politique régionale aux bases communes. La rencontre avec le Premier ministre Mikati relevait ainsi de la sécurité et de la délimitation des frontières, « Le tracé des frontières terrestres et maritimes entre le Liban et la Syrie figure parmi les priorités. » a-t-il évoqué à l’issue des discussions, avant d’ajouter qu’une commission chargée de cette question allait se former.
« Grands intérêts communs »
Refusée par le régime d’el-Assad, la question des délimitations frontalières entraînait de nombreuses disparités terrestres et maritimes. Al–Charaa entend bien maintenir une politique de rupture complète et ambitionne d’entretenir des relations « stratégiques durables » nourri « de grands intérêts communs ». Il poursuit en rappelant que la Syrie n’exercera plus « d’ingérence négative » au Liban et que la souveraineté politique du voisin serait respectée. Considéré comme terroriste par les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la Turquie, le parti sunnite crée par al-Charaa entend mettre en place une politique moins restrictive dans l’application de la charia et se veut plus modéré que l’ancienne politique du Front al-Nostra, affiliée au terrorisme par l’Organisation des Nations unies. Tandis que le gouvernement de transition doit être assuré jusqu’au 1er mars, va-t-on assister à un apport stratégique syrien dans la guerre contre Israël menée conjointement par le Liban ?