C’est une scène macabre que les proches de la victime, un ancien garagiste nommé Pierre Millour, ont découvert en ce début d’année. Le septuagénaire gisait dans sa baignoire, la tête enserrée dans un sac plastique, entouré de produits chimiques. Les gendarmes alertés ont rapidement lancé une enquête qui a mené à l’arrestation de son fils, principal suspect, le 12 janvier. Le fils a avoué avoir poignardé son père début décembre lors d’une dispute. Selon les déclarations rapportées par la procureure de Quimper, Cécile Flamet, il aurait rendu visite à son père dans l’espoir de renouer des liens après deux ans sans contact. Mais les retrouvailles ont rapidement dégénéré.
« La cohabitation entre les deux hommes s’est rapidement tendue, chacun se reprochant des événements liés à l’histoire familiale », a expliqué le magistrat. Ne supportant plus les critiques sur sa précarité ou à l’égard de sa mère décédée, l’homme a frappé son père de plusieurs coups de couteau « pour le faire taire », a-t-il déclaré à l’AFP.
Un crime dissimulé dans l'horreur
Après avoir constaté la mort de son père, le suspect a déplacé le corps dans la baignoire. Il a ensuite tenté d’éliminer les odeurs en utilisant des sacs, des objets et des produits chimiques qu’il avait achetés. Il a continué à vivre dans l’appartement familial pendant plusieurs jours avant de prendre la fuite début janvier, a détaillé la procureure. C’est finalement un mandat de recherche diffusé par le parquet de Quimper qui a permis d’interpeller le fils le 12 janvier. Lors de sa garde à vue prolongée, il a livré des détails précis sur son passage à l’acte, sans nier les faits.
Une mise en examen aux chefs d'accusation accablants
Ce mardi 14 janvier, le suspect a été présenté à un juge d’instruction du pôle criminel de Brest. Il a été mis en examen pour meurtre sur ascendant , tortures et actes de barbarie sur ascendant , ainsi que pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre . Il a été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès.
Ce fait divers a choqué la communauté locale, laissant de nombreuses questions en suspens sur les tensions familiales qui ont conduit à ce drame. Selon les premières enquêtes, l’homme de 47 ans vivait une situation personnelle particulièrement difficile, marquée par des problèmes financiers et une grande instabilité. Ce contexte aurait joué un rôle dans l’explosion des tensions familiales. « Ce type de drame est malheureusement révélateur de ruptures familiales profondes qui, lorsqu’elles se combinent à des difficultés sociales, peuvent mener à des actes irréparables », analyse un expert criminologue dans les colonnes de Ouest-France .
La découverte de ce crime a provoqué une onde de choc à Quimper et dans les environs. « C’est une tragédie qui dépasse l’entendement. On n’imagine pas qu’une telle chose puisse arriver si près de chez nous », a confié une voisine à France Bleu . Alors que l’enquête se poursuit, les autorités tentent de comprendre les éléments déclencheurs de ce violent différend et de déterminer si d’autres facteurs ont pu aggraver la situation. Ce drame soulève aussi des questions sur la prise en charge des personnes isolées ou en détresse psychologique, dans un pays où les crimes intrafamiliaux représentent une part non négligeable des homicides.
