Serge Atlaoui est un Français de 61 ans, originaire de Metz, dont le nom a été associé à l’une des affaires judiciaires internationales les plus médiatisées de ces dernières décennies. Condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie, il a passé 19 ans en prison avant d’être transféré en France ce mercredi 5 février 2025. Son retour ne signifie cependant pas la fin de son calvaire judiciaire.

Un artisan soudeur plongé dans un cauchemar judiciaire

Arrêté en 2005 en Indonésie, Serge Atlaoui était alors un artisan soudeur employé pour installer du matériel dans une usine qui, selon les autorités indonésiennes, était en réalité un laboratoire clandestin de production d’ecstasy. Atlaoui a toujours nié toute implication dans un réseau de trafic de drogue, affirmant qu’il ignorait la véritable nature du site sur lequel il travaillait. Malgré ses protestations d’innocence, il est d’abord condamné à la prison à perpétuité avant de voir sa peine commuée en peine capitale en 2007. Son cas devient un symbole de la lutte contre la peine de mort. La France, qui interdit cette pratique, déploie d’intenses efforts diplomatiques pour éviter son exécution. En 2015, alors qu’il figurait sur une liste de condamnés devant être exécutés, la pression exercée par Paris et plusieurs ONG permet d’obtenir un sursis in extremis.

De l’enfer du couloir de la mort à l’incarcération en France

Après de longues négociations entre Paris et Jakarta, un accord signé en janvier dernier permet à Serge Atlaoui d’être rapatrié en France. À son arrivée à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, il est immédiatement pris en charge par les autorités françaises et transféré au tribunal judiciaire de Bobigny. Conformément aux règles françaises en matière de transfèrement de prisonniers, il ne retrouve pas la liberté et est incarcéré à la prison d’Osny (Val-d’Oise) en attendant une réévaluation de sa peine. La justice française doit désormais statuer sur la durée et la nature de sa détention, prenant en compte ses 19 ans d’emprisonnement en Indonésie et son état de santé dégradé.

Une issue incertaine

Le combat judiciaire de Serge Atlaoui n’est donc pas terminé. Son avocat, Richard Sédillot, a annoncé qu’il déposerait une demande d’adaptation de peine pour obtenir sa remise en liberté. Selon lui, « Serge Atlaoui a déjà purgé une peine bien plus lourde que ce qu’il aurait encouru en France ». Son état de santé pourrait jouer un rôle dans cette décision. À 61 ans, il souffre de plusieurs pathologies, dont deux cancers nécessitant des soins médicaux réguliers. Ses proches et les militants des droits humains espèrent que la justice prendra rapidement une décision en faveur de sa libération.

En attendant, Serge Atlaoui reste derrière les barreaux, après avoir survécu près de deux décennies dans l’un des systèmes carcéraux les plus impitoyables du monde.

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