En procès depuis plusieurs mois, l’ancien chef de l’État est depuis ce vendredi sous surveillance électronique. Lundi, il aura l’occasion de faire entendre une nouvelle fois sa version sur les soupçons de financements libyens pour sa campagne de 2007, avec les caméras braquées sur sa cheville.
Du jamais vu chez les anciens présidents
Condamné à deux reprises pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Bismuth ainsi que pour financement illégal de campagne lié au dossier Bygmalion, l’ancien président de 2007 à 2012, est de nouveau sur le bûcher judiciaire. En effet, depuis début janvier, l’instruction sur les potentiels financements de sa campagne de 2007 par la Libye, se poursuit chaque lundi. Cependant, depuis ce vendredi, Nicolas Sarkozy est placé sous contrôle électronique avec des conditions très spécifiques. Autorisé à quitter son domicile de 8 heures à 20 heures, il bénéficie d’un assouplissement les lundis, mercredis et jeudis jusqu’à 21 heures 30, correspondant à ses comparutions au tribunal correctionnel. Conséquence du verdict de l’affaire Bismuth, où l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine avait fait appel des 3 ans de prison (deux avec sursis) dont il avait écopé, ce bracelet sera donc à sa cheville pendant l’année correspondant à sa sanction ferme. Premier des anciens dépositaires des codes nucléaires à être jugé, il est également le premier à porter un psellion électronique.
Une demande de libération conditionnelle possible ?
Tandis que l’action n’est effective que depuis quelques heures, elle pourrait très vite être annulée. De fait, la décision prise par le juge d’application des peines remonte au 28 janvier, quelques semaines après le rejet de la cour de cassation du pourvoi de Me Jacqueline Laffont, avocate de Nicolas Sarkozy, jour anniversaire de l’ancien président. Désormais âgé de 70 ans, il bénéficie d’un article législatif lui permettant d’obtenir une libération conditionnelle inhérente au septuagénaire. Pour l’heure, aucune demande de cet ordre n’a été faite. Assigné à sa résidence de Villa Montmorency dans le 16è arrondissement, il ne doit aucunement enfreindre les réglementations de la justice sous peine de se voir conduire en prison. Toujours en procès, les prochaines semaines pourraient alourdir les sanctions de l’ancien président et continuer à écrire l’histoire de la justice et de la politique française. Tandis que les associations de lutte anti-corruption se réjouissent des peines infligées à Nicolas Sarkozy, va-t-il réussir à déjouer le couloir carcéral pour de bon ?