Six hommes, âgés de 18 à 24 ans, ont été mis en examen ce mercredi 20 février après l’attaque violente perpétrée contre une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie, située dans le 10e arrondissement de Paris.
Selon le parquet, ces hommes appartiennent à la mouvance de l’extrême droite radicale et sont poursuivis pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » ainsi que pour « violences volontaires aggravées ».
Une agression préméditée et organisée
Les faits se sont déroulés dimanche 16 février aux alentours de 17h30. Une vingtaine d’individus cagoulés et munis de tessons de bouteille ont fait irruption dans la cour de l’immeuble où se trouvait l’association. La victime, un homme né en 1994, a été attaquée avant que les assaillants ne prennent la fuite. Le parquet de Paris a précisé que l’agression était aggravée par trois circonstances : en réunion, avec usage d’une arme et avec préméditation. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un groupe d’individus frappant violemment un homme au sol avant de s’éparpiller en criant « Paris est nazi ».
Après avoir été interpellés dimanche, les six suspects ont vu leur garde à vue prolongée avant d’être présentés devant un juge d’instruction ce mercredi. L’un d’eux a été placé en détention provisoire, tandis que les cinq autres ont été placés sous contrôle judiciaire avec plusieurs restrictions : interdiction de porter une arme, interdiction de quitter le territoire français et interdiction de contact entre eux et avec la victime.
Une réaction immédiate des organisations antifascistes
Lundi soir, en réponse à cette attaque, un rassemblement réunissant environ 700 personnes s’est tenu devant la gare de l’Est. À l’appel de diverses organisations, dont la CGT, les manifestants ont dénoncé la montée de l’extrême droite et les violences commises par ces groupes. « Cette attaque, d’une violence inouïe, doit être fermement condamnée et les auteurs jugés », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur le réseau social X.
L’attaque contre cette association s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences perpétrées par des groupuscules d’extrême droite en France. Ces dernières années, plusieurs incidents similaires ont été rapportés, faisant craindre une radicalisation accrue de ces mouvements. Les autorités ont confirmé qu’une enquête approfondie était en cours pour déterminer l’ampleur de cette organisation et d’éventuelles ramifications.
Le parquet de Paris a précisé que cette affaire restait sous haute surveillance, alors que les tensions continuent de s’exacerber entre militants antifascistes et groupes d’extrême droite radicale. En attendant, la victime de l’agression a pu quitter l’hôpital après avoir reçu des soins pour ses blessures.Ce procès pourrait bien être un tournant dans la lutte contre les violences politiques et la montée de l’ultradroite en France.