Ce mardi 18 mars, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recommandé un élargissement de l’obligation vaccinale contre cette maladie potentiellement mortelle, notamment pour les nourrissons, les adolescents et certaines populations à risque.
Une hausse préoccupante des cas de méningite
La méningite, une inflammation des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière, peut être d’origine virale ou bactérienne. La forme bactérienne, en particulier celle provoquée par le méningocoque, est la plus redoutée en raison de sa rapidité d’évolution et de sa mortalité élevée.
Selon les données de Santé publique France , les infections invasives à méningocoques (IIM) sont en nette augmentation depuis plusieurs années. En 2024, plus de 600 cas ont été recensés, soit une augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente , un chiffre qui inquiète les autorités sanitaires.
Parmi les raisons avancées pour expliquer cette recrudescence, les experts soulignent :
- Une baisse des couvertures vaccinales est observée durant la crise du Covid-19.
- Une augmentation de la circulation du méningocoque B et du méningocoque W , deux souches particulièrement agressives.
- Une reprise des interactions sociales , facilitant la transmission du germe.
Un élargissement de la vaccination recommandée
Face à cette situation, la Haute Autorité de Santé recommande d’étendre la vaccination obligatoire . Actuellement, en France, la vaccination contre la méningite est déjà obligatoire pour les nourrissons. La HAS propose désormais d’inclure le vaccin contre les méningocoques A, C, W et Y dans le calendrier vaccinal obligatoire pour les enfants et les adolescents .
Quelles seront les populations concernées ?
- Les nourrissons : dès l’âge de 5 mois, avec un rappel à 12 mois.
- Les adolescents : une dose de rattrapage entre 11 et 14 ans.
- Les étudiants et jeunes adultes vivant en collectivité (internats, campus universitaires, casernes).
- Les personnes immunodéprimées ou présentant des risques particuliers.
L’objectif de cette recommandation est d’augmenter rapidement la couverture vaccinale et ainsi de réduire le nombre de cas graves et de décès liés à la méningite .
Quels sont les symptômes et pourquoi la méningite est-elle si dangereuse ?
La méningite bactérienne est une urgence médicale absolue. Elle peut entraîner de graves séquelles neurologiques, voire le décès, en quelques heures seulement .
Les symptômes d’alerte :
- Fièvre élevée brutale
- Raideur de la nuque
- Violents maux de tête
- Vomissements
- Sensibilité à la lumière
- Troubles de la conscience
Chez les nourrissons, les signes peuvent être plus discrets, comme une irritabilité excessive, un refus de s’alimenter et une somnolence anormale. En l’absence d’un traitement antibiotique immédiat, la maladie peut évoluer vers un coma, des convulsions et des atteintes cérébrales irréversibles .
Une mesure controversée ?
Si cette extension de la vaccination est soutenue par de nombreux spécialistes et pédiatres , certains parents et associations opposés à l’obligation vaccinale y voient une nouvelle contrainte imposée par l’État .
Les points de débat :
- L’ efficacité à long terme du vaccin contre certaines souches est encore débattue.
- La crainte d’une multiplication des obligations vaccinales .
- Le coût pour l’ Assurance Maladie , bien que la HAS estime que cette mesure serait économiquement viable en raison des hospitalisations évitées.
Cependant, les autorités sanitaires insistent : la vaccination reste le moyen le plus efficace de protéger la population et d’éviter de nouvelles épidémies de méningite.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Le gouvernement doit désormais statuer sur cette recommandation . Si la mesure est validée, elle pourrait être appliquée dès 2026 dans le calendrier vaccinal obligatoire. Une campagne d’information et de sensibilisation sera également nécessaire pour encourager les familles et les jeunes adultes à se faire vacciner.
Avec cette recommandation, la France suit la voie de plusieurs pays européens comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas , où des politiques vaccinales plus strictes ont permis de réduire considérablement les cas de méningite invasive .Un enjeu de santé publique majeur, alors que les cas de méningite continuent de progresser en France.