Ce lundi 25 mars, quatre personnes, dont les grands-parents maternels de l’enfant, ont été placées en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre », a annoncé le procureur de la République d’Aix-en-Provence dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
Un tournant dans l’enquête
Le mystère entourant la mort du petit Émile s’épaissit, mais les investigations franchissent une nouvelle étape décisive. Ce lundi matin, les grands-parents maternels du garçonnet, ainsi que deux de leurs « enfants majeurs » , ont été placés en garde à vue par les enquêteurs de la section de recherches de Marseille, a annoncé le parquet d’Aix-en-Provence. « Ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois ». « Les enquêteurs procèdent, par ailleurs, à des opérations criminalistiques en divers lieux du territoire », a précisé le procureur.
Ces gardes à vue interviennent dans le cadre d’une enquête pour homicide volontaire, quelques semaines seulement après que les ossements de l’enfant ont été retrouvés non loin du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), lieu de sa disparition en juillet 2023. Une perquisition a été menée dans la maison familiale ce lundi matin, mobilisant de nombreux gendarmes, des techniciens en identification criminelle et plusieurs véhicules spécialisés, selon 20 Minutes et Le Parisien. Les investigations se poursuivent également sur le terrain aux alentours du hameau, toujours bouclé par les autorités.
Des éléments récents déterminants
Depuis la découverte des ossements en mars dernier, l’enquête semble s’être accélérée. L’autopsie n’avait révélé aucune trace évidente de traumatisme, mais certains indices, tenus secrets par les enquêteurs, semblent avoir motivé les placements en garde à vue. Selon Le Monde, l’environnement familial fait l’objet d’un examen approfondi depuis le début de l’enquête, et les auditions antérieures auraient révélé des contradictions ou des comportements jugés suspects. Le parquet reste pour l’instant extrêmement discret sur la nature des éléments ayant motivé les dernières interpellations. Ce rebondissement ravive les interrogations sur le rôle éventuel des proches d’Émile dans sa disparition et sa mort, alors que jusque-là, aucune piste n’avait permis de formellement expliquer comment l’enfant avait pu s’éloigner seul dans la montagne ou être victime d’un accident.
La disparition du petit Émile, survenue le 8 juillet 2023 dans un hameau isolé alors qu’il jouait dans le jardin de ses grands-parents, avait immédiatement suscité une forte mobilisation médiatique et citoyenne. D’importants moyens avaient été déployés pour tenter de le retrouver : battues, drones, chiens pisteurs, fouilles de maisons… en vain. La découverte de restes humains le 30 mars 2024 par un promeneur avait relancé l’enquête, sans permettre de lever toutes les zones d’ombre. Le parquet avait alors ouvert une information judiciaire pour homicide, et des prélèvements ADN avaient rapidement confirmé qu’il s’agissait d’Émile. Aujourd’hui, le placement en garde à vue de ses grands-parents marque un changement de focale dans l’enquête, jusque-là ouverte à toutes les hypothèses, de l’accident domestique à l’enlèvement.
Les quatre gardes à vue peuvent durer jusqu’à 48 heures, voire être prolongées si les éléments le justifient. À ce stade, aucune mise en examen n’a encore été prononcée, et les personnes concernées bénéficient de la présomption d’innocence. Le parquet d’Aix-en-Provence a précisé qu’aucune autre information ne serait communiquée pour l’instant, « dans l’intérêt de l’enquête et de la recherche de la vérité ». L’affaire Émile, à forte charge émotionnelle, continue de bouleverser l’opinion publique. Alors que la France espérait enfin obtenir des réponses, la justice semble désormais se rapprocher d’une vérité longtemps enfouie dans le silence du Haut-Vernet.