L’enquête sur la mort d’Émile, 2 ans et demi, disparu en juillet 2023 au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), a connu un tournant avec la garde à vue de ses grands-parents maternels, Philippe et Marie Vedovini. Selon les informations de La Provence, c’est une remorque à chevaux appartenant au grand-père qui est aujourd’hui au cœur des investigations. Cette remorque aurait été utilisée ou déplacée autour de la date de la disparition de l’enfant, ce qui intrigue fortement les gendarmes.
Les enquêteurs cherchent à savoir si cette remorque aurait pu servir à transporter le corps d’Émile, ou à dissimuler des indices. Ce nouvel élément est examiné dans le cadre d’une enquête élargie aux chefs de « recel de cadavre » et « homicide volontaire ».
« Ca devait arriver de toute façon »
Au fil des témoignages recueillis dans le documentaire Ligne Rouge – Émile : la piste criminelle, diffusé sur BFMTV, de nouveaux éléments jettent un éclairage inquiétant sur l’environnement familial du garçonnet. L’un des témoins évoque une étrange déclaration entendue dans la famille peu après la disparition : « Ça devait arriver de toute façon », aurait lâché un des oncles d’Émile, âgé de 15 ou 16 ans, en parlant d’un enfant qu’il jugeait « intenable ».
Ce climat familial a poussé les enquêteurs à approfondir le profil du grand-père, Philippe Vedovini. Selon Le Parisien, il aurait déjà été interrogé dans une autre affaire liée à des violences sur mineurs, dans la communauté religieuse de Riaumont, il y a six ans. S’il n’a jamais été mis en cause directement, des écoutes téléphoniques existaient dans lesquelles ses enfants se plaignaient de lui. Ces éléments, pour l’heure, ne l’incriminent pas formellement, mais ils participent à dresser un portrait familial complexe.
Vers la confirmation d'une piste criminelle ?
L’hypothèse d’un simple accident s’éloigne à mesure que l’enquête avance. D’après les premières expertises médico-légales sur les ossements d’Émile, retrouvés en mars par une randonneuse sur un sentier escarpé à deux kilomètres du hameau, des « stigmates anatomiques évocateurs d’un traumatisme facial violent » ont été relevés sur son crâne. Un élément qui tend à conforter la piste d’un acte volontaire ou d’un geste d’une extrême violence.
Comme l’a souligné une source proche de l’enquête à BFM DICI, « qu’il y ait une intervention humaine, cela semble désormais fort probable. » Reste à déterminer si cette intervention était accidentelle ou délibérée. L’enquête, toujours en cours, cherche désormais à établir la chronologie exacte des événements du 8 juillet 2023 et à identifier toutes les personnes qui ont pu être en contact avec l’enfant ce jour-là. Les investigations s’annoncent encore longues et délicates, tant le drame familial semble profond et entouré de silences difficiles à briser.