Fleuron du Sofins, le salon girondins des Forces spéciales, le canon laser Helma-P, était présenté comme le « baron rouge » des joutes anti-drones. Face à des combats qui évoluent en permanence, l’armée française va-t-elle se doter d’une arme très puissante ?
« C’était une première mondiale »
L’attente se faisait parfois longue pour les amateurs de nouvelles technologies militaires. Au camp militaire de Souge, l’appareil de 600 kg était attendu comme le miracle de Lourdes. Pouvant détruire un drone a plus d’un kilomètre de distance, ce canon-laser exploite son énergie pour atteindre sa cible comme l’explique Olivier Prat, directeur de Cilas entreprise spécialisée dans le laser, « Le but est d’amener l’énergie la plus importante possible sur la cible, pour créer un point chaud qui va détruire ou endommager cette cible. Un faisceau laser étant divergent, cette énergie va se répandre dans un cône, il faut donc avoir la capacité de faire converger cette énergie sur la cible pour maximiser la densité de puissance dessus. Le paramètre essentiel est donc la puissance arrivant sur la cible. Nous, avec une puissance de 2 kW, on a pu déposer notre énergie à une distance d’un kilomètre, sur un diamètre équivalent à une pièce d’un euro. ». Bien que son utilisation n’ait jamais été nécessaire, certains porte-parole de Cilas ont déclaré qu’avant l’été une phase de test avait été réalisée à Paris, « C’était une première mondiale, puisqu’il n’y avait jamais eu de tir laser au-dessus d’une zone aussi urbanisée. »
Une technologie déjà utilisée en Ukraine ?
Lancé il y a cinq ans, l’Helma-P a dû attendre d’être suffisamment « discret » avant d’être sur le marché comme le rapporte Olivier Prat, « Tout l’enjeu portait sur la miniaturisation du système pour obtenir un matériel simple d’utilisation, intégrable par les forces. […] Chaque arme a ses avantages, et les points forts du laser sont la discrétion, et le fait qu’il n’y ait pas de correction de tir nécessaire puisque le laser c’est la vitesse de la lumière. » 100 % français, ce canon-laser qui fait aujourd’hui la fierté nationale, est déjà très demandé à l’international. En effet, nombre de voisins tels que l’Allemagne ou encore d’alliés historiques comme les États-Unis ambitionnent d’intégrer l’Helma-P au sein de leur arsenal. Prat précise également que cette technologie aurait déjà servi le marché ukrainien, « Nous avons eu également écho d’un système qui aurait été utilisé durant la guerre en Ukraine, mais on n’en sait pas beaucoup plus. » Tandis que les dangers peuvent surgir de toutes parts, ce canon-laser peut-il être un moyen de dissuasion suffisant ?