Il est environ 12h30 ce jeudi 24 avril quand un élève de 15 ans, scolarisé en classe de seconde au sein de l’établissement privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, dans le quartier Doulon à Nantes, sort un couteau et poignarde plusieurs de ses camarades. Selon les premiers éléments, il aurait commencé son attaque au deuxième étage en visant une lycéenne, avec laquelle il aurait entretenu une relation. Il aurait ensuite blessé trois autres élèves, dont un à la gorge. La lycéenne ciblée en premier est morte sur place, malgré l’intervention rapide des secours. L’une des autres victimes est actuellement entre la vie et la mort.
Le lycéen a été maîtrisé par plusieurs membres du corps enseignant avant l’arrivée des forces de l’ordre. Il a ensuite été interpellé par la police. Un important périmètre de sécurité a été mis en place autour de l’établissement, qui accueille plus de 2 000 élèves de la maternelle au lycée. Les élèves présents ont été confinés dans le gymnase et ont pu commencer à sortir au compte-goutte à partir de 15h30, sous la supervision de la police.
Un profil troublant
Le profil de l’agresseur suscite de nombreuses interrogations. Selon une source policière dans les colonnes de , le jeune homme, inconnu de la justice et de la police, serait issu d’un milieu stable, vivant chez sa mère à Saint-Herblain. Il présentait toutefois un profil « fragile » voire « dépressif ». Plusieurs anciens camarades le décrivent comme « bizarre », et rapportent qu’il partageait des idées d’extrême droite, voire « nazies ».
Quelques minutes avant l’attaque, les élèves du lycée ont reçu un étrange e-mail, comportant un manifeste de 13 pages intitulé « L’action immunitaire ». Un document confus, mais organisé, qui dénonce la mondialisation et un « système à décomposer l’humain ». Le jeune y affirme ne pas vouloir justifier de violences, mais y expose une vision apocalyptique du monde moderne. Selon une source policière citée par Le Figaro, s’il n’est pas lié à la mouvance islamiste, le jeune homme serait « plutôt proche » de l’ultra-droite.
Une enquête en cours, la piste terroriste à l'étude
Le parquet national antiterroriste (Pnat) évalue actuellement la situation. L’enquête devra déterminer si l’acte est le fruit d’une dérive personnelle ou s’il s’inscrit dans une mouvance idéologique plus large. Une conférence de presse du procureur de la République de Nantes était initialement prévue ce jeudi soir, mais a été reportée.
La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, s’est rendue sur place avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Je viens exprimer toute ma solidarité aux victimes et mon soutien à la communauté éducative », a-t-elle déclaré sur X. Le gouvernement a réaffirmé sa volonté de durcir les sanctions contre les porteurs d’armes blanches en milieu scolaire. Les élèves surpris avec une arme devront systématiquement être renvoyés devant un conseil de discipline. Ce drame remet une nouvelle fois en lumière la question de la sécurité dans les établissements scolaires et celle de la santé mentale des adolescents. Une réflexion urgente s’impose.
