En ce jeudi 1er mai 2025, la France célèbre la Fête du Travail dans un contexte social et politique particulièrement tendu. Plus de 250 manifestations sont prévues à travers le pays, rassemblant entre 100 000 et 150 000 personnes selon les estimations des autorités . À Paris, le cortège principal, organisé par l’intersyndicale CGT, Solidaires, FSU et plusieurs organisations de jeunesse, s’élancera de la place d’Italie pour rejoindre la place de la Nation, avec pour mot d’ordre la lutte « contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale » . Cependant, l’unité syndicale affichée lors des précédentes mobilisations, notamment contre la réforme des retraites, semble aujourd’hui fragilisée.
Des revendications multiples et une unité syndicale en question
Les manifestations de ce 1er mai mettent en lumière une diversité de revendications, allant de la défense des retraites et des salaires à la dénonciation de l’extrême droite et des politiques gouvernementales jugées austères. À Dunkerque, les salariés d’ArcelorMittal se mobilisent contre un plan social prévoyant la suppression de 636 postes en France et le transfert de 1 400 emplois vers l’Inde. Le patron des députés PS, Boris Vallaud, a annoncé le dépôt d’une proposition de loi visant à placer le site sous tutelle de l’État. Parallèlement, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a réaffirmé son opposition au travail le 1er mai, soulignant l’importance de cette journée comme moment de pause pour tous les travailleurs.
Cependant, l’unité syndicale semble mise à mal. Contrairement aux mobilisations précédentes, notamment contre la réforme des retraites, les principales centrales syndicales ne défileront pas ensemble. Marylise Léon a minimisé cette division, affirmant qu’il n’y avait « pas de drame » et que les syndicats continuaient de dialoguer et de porter des projets communs . Néanmoins, cette dispersion pourrait affaiblir la portée des revendications portées lors de cette journée symbolique.
Une journée sous haute surveillance et des tensions politiques accrues
Les autorités redoutent des débordements en marge des manifestations, notamment à Paris où 2 000 forces de l’ordre sont mobilisées . Le préfet de police, Laurent Nuñez, a exprimé ses inquiétudes quant à la présence de groupes d’ultragauche susceptibles de perturber les cortèges . Cette crainte est renforcée par la dissolution récente de plusieurs groupes d’ultragauche, décision prise par le gouvernement en réponse à des violences survenues lors de précédentes manifestations .
Sur le plan politique, cette journée est également marquée par des prises de position fortes. Le Rassemblement National organise un grand meeting à Narbonne, avec la présence de Marine Le Pen et Jordan Bardella, dans un contexte où la première a été récemment condamnée à une peine d’inéligibilité . À Paris, Jean-Luc Mélenchon est attendu pour prononcer un discours au début du cortège, tandis que Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, défilera à Valenciennes en soutien aux employés d’Outinord, menacés par un plan de sauvegarde de l’emploi .
Le 1er mai 2025 s’inscrit dans une période de fortes tensions sociales et politiques en France. Si la mobilisation reste importante, avec des milliers de manifestants à travers le pays, les divisions syndicales et les inquiétudes sécuritaires pourraient en limiter l’impact. Dans ce contexte, la capacité des syndicats et des forces politiques à unir leurs voix pour porter les revendications des travailleurs sera déterminante pour l’avenir du dialogue social en France.