La rumeur est partie d’une courte séquence diffusée sur les réseaux sociaux (Twitter/X, TikTok) : on y voit, à l’ouverture de la porte de l’avion, Brigitte Macron placer ses deux mains sur le visage du président, qui recule d’un pas, avant de marcher seul quelques instants sur le tarmac, puis de rejoindre sa femme. Sur cette vidéo AFP/Associated Press, enregistrée dans un contexte informel, plusieurs montages ou ralentis ont été largement partagés : certains internautes ont isolé ou ralenti la scène, amplifiant la confusion. Dès le lundi 25 mai au soir, médias et réseaux sociaux relayaient la « gifle » supposée, alimentant de nombreuses spéculations sur une dispute conjugale.
Les faits et l’extrait vidéo concerné
Concrètement, les images filmées par l’agence Associated Press montrent Brigitte Macron posant les mains sur le bas du visage de son mari. Les photos d’époque confirment qu’à cet instant précis elle masquait son visage hors-champ par l’ouverture de la porte d’embarquement. Emmanuel Macron, visiblement surpris, recule d’un pas. Un proche du couple a d’ailleurs expliqué que « c’était un moment où le président et son épouse décompressaient une ultime fois avant le début du voyage en chahutant ». En effet, il apparaît ensuite dans la vidéo que les époux descendent ensemble et saluent le public, sans autre incident.
Cette courte séquence a été reprise en boucle sur Twitter (devenu X) et sur TikTok, où elle a généré des millions de vues et de commentaires. Plusieurs contenus dérivés – extraits accélérés ou au contraire au ralenti, voire montages hors contexte – ont circulé, donnant lieu à des interprétations mensongères. Par exemple, des internautes ont incrusté de fausses images pour suggérer une violence conjugale, ou détourné la vidéo en l’associant à des chansons virales. Ces manipulations ont favorisé l’emballement : l’absence de son et le cadrage partiel ont fait dire à certains que « Brigitte gifle Emmanuel Macron », ce que démentent les témoins et les images complètes.
La réaction d’Emmanuel Macron et de l’Élysée
Face à cette polémique, l’Élysée a rapidement cherché à éteindre l’incendie. Dans un premier temps, le palais présidentiel a publié un démenti formel en remettant en cause l’authenticité du montage, évoquant notamment l’hypothèse d’une manipulation par intelligence artificielle. Puis, dans une communication plus détendue, l’entourage du président a qualifié la scène de simple « chamaillerie » ou « complicité » : « C’était un moment où le président et son épouse décompressaient… en chahutant », a-t-on expliqué. Le 26 mai, depuis Hanoi, Emmanuel Macron lui-même a pris la parole pour clore la polémique. Lors d’un point presse, il a démenti tout conflit avec sa femme : « On plaisantait avec mon épouse comme on le fait assez souvent », a-t-il déclaré, ajoutant qu’« il ne s’agissait pas d’une scène de ménage ». Le président a souligné que ces images étaient déformées par « des comptes anonymes et des réseaux qui veulent faire dire à une vidéo beaucoup de bêtises ». Invité à commenter ces interprétations, il a fustigé les commentateurs de la séquence : « Je vois beaucoup de maboules passer leur journée à expliquer sur toutes ces vidéos des interprétations (…) il faut que tout le monde se calme », a-t-il lancé.
Sur le plan politique, cette controverse suscite également des réactions variées. Si la plupart des partis et médias ont salué le démenti présidentiel, l’opposition a parfois raillé la situation : le député RN Jean-Philippe Tanguy a ainsi dénoncé sur X des « mensonges pavloviens » de la part de la Macronie, s’étonnant que l’Élysée accuse systématiquement l’IA ou « les services russes » pour tout expliquer. Globalement, le cas Macron rappelle que les images tournées en public peuvent être montées, fragmentées ou sorties de leur contexte pour devenir virales. En réponse, le président et son entourage appellent au bon sens et à la vérification des faits, soulignant que ce « moment de chahut complice » ne justifie pas tant de spéculations infondées.