Violente attaque nocturne contre l’Ukraine. La Russie a lancé dans la nuit du 23 au 24 juin une offensive aérienne d’ampleur exceptionnelle, avec 352 drones et 16 missiles visant principalement la région de Kiev. Le dernier bilan fait état d’au moins sept morts et plus de vingt blessés.
La capitale ukrainienne s’est réveillée sous les décombres. Selon les autorités de Kiev, la Russie a lancé 352 drones explosifs Shahed de fabrication iranienne et 16 missiles balistiques et de croisière dans la nuit de dimanche à lundi. Il s’agit d’une des attaques les plus massives enregistrées depuis le début du conflit, selon l’état-major ukrainien.
« C’est un cauchemar. On a été réveillés par une série d’explosions, les vitres ont volé en éclats, la fumée a envahi l’immeuble », témoigne Olena, une habitante du quartier de Dniprovski à Kiev, auprès de l’agence Ukrinform. Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a confirmé que plusieurs secteurs résidentiels avaient été touchés, entraînant des effondrements partiels d’immeubles. Au moins sept personnes ont perdu la vie, dont deux enfants, et plus de vingt autres ont été blessées, d’après un communiqué des secours ukrainiens. Des coupures d’électricité ont également été constatées dans plusieurs arrondissements, et les hôpitaux ont été mis en alerte rouge.
L’Ukraine dénonce une tentative d’intimidation avant un sommet
Cette attaque intervient quelques heures avant la visite de Volodymyr Zelensky au Royaume-Uni, où il doit s’entretenir avec les autorités britanniques sur la coopération militaire et la livraison de systèmes de défense anti-aériens. Le président ukrainien a dénoncé sur Telegram une « attaque de la terreur » destinée à « briser notre résistance » : « La Russie veut que nous capitulions par la peur. Elle échouera. » Selon le ministère ukrainien de la Défense, cette offensive serait une tentative de démonstration de force avant plusieurs sommets diplomatiques à venir, notamment à Washington et Bruxelles.
L’Ukraine espère notamment accélérer l’acheminement des systèmes Patriot et renforcer la pression sur ses alliés pour l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne partielle autour de ses grandes villes. Les responsables militaires ukrainiens assurent avoir intercepté la majorité des engins, mais certains drones ont réussi à franchir les systèmes de défense, provoquant des incendies et la destruction de plusieurs bâtiments publics et habitations.
La communauté internationale préoccupée, mais toujours divisée
Cette nouvelle escalade inquiète la communauté internationale. Le président américain Joe Biden a « fermement condamné cette attaque barbare » et réaffirmé son soutien « indéfectible » à l’Ukraine. Emmanuel Macron a quant à lui appelé à « renforcer l’aide militaire et humanitaire d’urgence ».
Mais les divisions persistent au sein de l’Union européenne sur la livraison d’armes à longue portée, certains pays s’inquiétant du risque d’embrasement du conflit au-delà des frontières ukrainiennes. Dans ce contexte tendu, la visite de Volodymyr Zelensky au Royaume-Uni s’annonce stratégique. Elle pourrait aboutir à de nouvelles annonces d’aides financières, mais aussi à un plaidoyer renforcé pour la défense du ciel ukrainien, alors que les frappes russes se multiplient à un rythme inquiétant depuis le début du mois de juin.
🔢 En chiffres : l’attaque de la nuit du 23 au 24 juin
- 352 drones Shahed lancés en une seule nuit, un record depuis le début du conflit.
- 16 missiles balistiques et de croisière tirés simultanément par l’armée russe.
- 7 morts recensés, dont 2 enfants, dans la région de Kiev.
- Plus de 20 blessés, parfois gravement, hospitalisés dans des établissements de la capitale.
- Plusieurs quartiers de Kiev privés d’électricité, avec des dégâts matériels majeurs.
- 1 visite diplomatique prévue le jour même : Volodymyr Zelensky attendu à Londres pour renforcer les alliances militaires.