Mercredi 25 juin, la France a été balayée par une série de violents orages qui ont provoqué la mort de deux personnes, blessé au moins 16 autres, et privé d’électricité plus de 110 000 foyers. Un épisode météorologique d’une intensité rare, survenu en pleine vague de chaleur.
À Picquebos, près de Montauban (Tarn-et-Garonne), un adolescent de 12 ans a été mortellement touché par un arbre emporté par une rafale de vent. Sa famille, qui avait décidé de passer la soirée en bord d’Aveyron pour fuir la chaleur accablante, a été surprise par une violente bourrasque vers 20h15. Deux arbres se sont effondrés sur leur zone de pique-nique. L’enfant, écrasé, n’a pas survécu, tandis que ses trois sœurs ont miraculeusement échappé au pire.
Un second décès a été signalé à Saint-Cyr-en-Pail, en Mayenne. Un homme de 59 ans, qui circulait en quad, est décédé après avoir percuté un arbre tombé en travers de la route à cause du vent. Malgré l’intervention rapide des secours, il n’a pas pu être réanimé.
Au moins 16 blessés, dont un en urgence absolue
Selon la Sécurité civile, les orages ont fait au moins 16 blessés, dont une personne en urgence absolue. À Patay, près d’Orléans, un homme de 82 ans a été frappé par la foudre. À Bèlves, en Dordogne, un père a été blessé à la tête après avoir reçu une tuile en sortant voir sa fille. Une jeune femme de 19 ans a également été blessée dans un accident de voiture survenu dans le contexte de ces intempéries.
Au plus fort de la tempête, 110 000 foyers ont été privés d’électricité, principalement dans le sud-ouest du pays. Jeudi matin, les équipes d’Enedis étaient toujours mobilisées pour rétablir le courant dans les zones sinistrées. Des centaines d’interventions de pompiers ont également été recensées pour dégager des routes et sécuriser les infrastructures.
Une activité électrique exceptionnelle
Keraunos, l’observatoire français des orages, a comptabilisé près de 17 000 impacts de foudre sur la seule journée du 25 juin, dont 3 500 de polarité positive, beaucoup plus puissants que les éclairs standards. L’un d’eux, enregistré dans les Deux-Sèvres, a atteint une intensité de 517 000 ampères — un niveau extrêmement rare.Le phénomène a été renforcé par un derecho, un système orageux violent et étendu, qui a traversé la France sur près de 700 km, générant des rafales allant jusqu’à 130 km/h entre Midi-Pyrénées et Lorraine.
Ces orages sont survenus au cœur d’une vague de chaleur précoce qui frappe la France depuis plusieurs jours. Mercredi, 59 départements étaient en vigilance orange pour orages. La barre des 40°C a été franchie dans les Pyrénées-Orientales et presque atteinte à Clermont-Ferrand (39,8°C). Météo-France a depuis levé la vigilance orage pour la quasi-totalité du territoire.
Le climat, un facteur aggravant
Selon Météo-France, il s’agissait de la 50e vague de chaleur nationale depuis 1947. La moitié de ces épisodes ont eu lieu depuis l’an 2000, signe évident de l’impact du réchauffement climatique. Ce phénomène favorise des orages de plus en plus violents, soudains et meurtriers. « La vigilance météo doit être un réflexe au quotidien. On n’a pas encore suffisamment ce réflexe pour essayer d’anticiper ses déplacements », a rappelé Éric Brocardi, porte-parole des pompiers, ce jeudi matin sur Télématin.
Les autorités appellent à la plus grande prudence dans les prochains jours, alors que les fortes chaleurs persistent sur une grande partie du pays.