Selon un communiqué de l’armée israélienne, relayé par Reuters et Haaretz, les forces israéliennes ont ciblé les ports de Hodeida, Ras Isa et Salif, ainsi qu’une centrale électrique à Ras Al-Kathib, dans le cadre d’un plan militaire nommé Operation Black Flag. L’attaque a été menée conjointement par l’armée de l’air et la marine israélienne. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a confirmé que le navire Galaxy Leader, détourné par les Houthis en 2023, faisait aussi partie des cibles. D’après BBC News, les rebelles y avaient installé un système radar leur permettant de suivre les mouvements des navires dans la mer Rouge.
Une riposte aux agressions maritimes des Houthis
Depuis la fin de l’année 2023, les rebelles Houthis multiplient les attaques contre des navires commerciaux transitant par la mer Rouge. Selon l’agence Associated Press, ils affirment cibler en priorité les bateaux liés à Israël, mais aussi ceux des États-Unis et de leurs alliés. En mai 2024, un cessez-le-feu partiel avait été conclu avec Washington, mais les insurgés avaient prévenu qu’ils poursuivraient leurs attaques contre les intérêts israéliens.
Dans un communiqué cité par Al Jazeera, les Houthis ont dénoncé les frappes israéliennes comme « une agression flagrante » et déclaré avoir répliqué avec un tir de missiles sol-air. Le canal pro-Houthi Al-Masirah a indiqué que les défenses anti-aériennes yéménites avaient été activées.
Sirènes d’alerte en Israël après des tirs de représailles
Quelques heures après l’opération israélienne, deux missiles ont été tirés depuis le Yémen vers Israël. D’après l’armée israélienne, citée par The Times of Israël, les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs villes. « Des tentatives d’interception ont été effectuées, les résultats sont à l’étude », a précisé l’armée dans un message publié sur Telegram.
Parallèlement, UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations) a rapporté une attaque contre un navire marchand dans les eaux proches de Hodeida. L’équipage aurait été contraint d’abandonner le navire après avoir été pris pour cible par des embarcations légères armées. Des tirs d’armes légères et de lance-grenades ont été recensés, selon Sky News.
L’escalade militaire dans un contexte géopolitique explosif
L’État hébreu justifie ces frappes par la nécessité de stopper le transfert d’armes iraniennes vers les Houthis. Le porte-parole de l’armée, cité par France 24, a déclaré que les ports visés servaient de points logistiques à des « opérations terroristes dirigées contre Israël et ses alliés ». Cette opération militaire s’inscrit dans une montée des tensions régionales, alors que les relations entre Israël et l’Iran restent très tendues, même après la fin de leur confrontation directe en avril dernier.
Les attaques répétées en mer Rouge ont déjà bouleversé les routes commerciales. Selon la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), 12 % du commerce mondial transite par cette zone. De nombreux armateurs ont décidé de contourner la région en passant par le cap de Bonne-Espérance, rallongeant leurs trajets de plusieurs jours. Dans ce climat de grande instabilité, les experts redoutent une désorganisation prolongée des chaînes d’approvisionnement, une hausse des coûts du fret et une extension du conflit aux intérêts économiques occidentaux dans la région.