Cet été 2025 s’annonce historique, et malheureusement pas pour ses canicules, ses records de température ou ses festivals. C’est surtout la vague d’incendies — particulièrement ravageuse — qui concentre l’attention des autorités et des citoyens. De l’Aude et des Bouches-du-Rhône à Martigues ou la forêt de Brocéliande, les feux se multiplient, mobilisent des milliers de pompiers et entraînent des restrictions sévères, voire des arrêtés municipaux inattendus, comme l’annulation des feux d’artifice du 14 juillet. Face à une sécheresse exceptionnelle, la pression sur les ressources et les populations est extrême : après déjà plus de 2 100 hectares partis en fumée début juillet, la menace reste permanente, d’autant que certaines zones sont désormais en alerte rouge incendie selon Météo des forêts
Incendies en série : la sécheresse et le vent, deux ennemis redoutables
Depuis début juillet, la France du sud-est a vu se déclarer des incendies majeurs — notamment dans l’Aude, où près de 2 100 hectares ont brûlé le long de l’autoroute A61, et dans les Bouches-du-Rhône, avec un incendie à Martigues ayant parcouru jusqu’à 250 hectares en quelques heures. Ces départs de feu sont directement liés à une sécheresse intense, une canicule prolongée, mais aussi à la présence de vents forts, parfois supérieurs à 70 km/h, difficilement combattus même avec l’aide de plus de 1 000 pompiers et de moyens aériens comme les Canadairs.
Aux déferlement des flammes s’ajoutent des facteurs humains : mégots jetés, imprudences en forêt, absence de débroussaillement autour des habitations. Or, 90 % des feux sont d’origine humaine . À Martigues, le feu est désormais « fixé », mais pas maîtrisé, avec près de 973 pompiers engagés sur place. En Bretagne, la forêt de Brocéliande a bien résisté : un incendie de 120 hectares a été fixé, avant que les équipes ne contrôlent totalement les flammes.
Réactions et restrictions : préserver l’avenir… avant tout
Face à ces incendies, les autorités locales et la Météo des forêts multiplient taux d’alerte et mesures préventives. Trois départements (Var, Vaucluse, Bouches-du-Rhône) sont passés en zone rouge, tandis que dix autres restent en alerte orange, zones à risque élevé d’incendie. Plusieurs massifs sont fermés, notamment dans les Calanques ou les Alpilles, et de nombreuses communes ont choisi d’annuler leur feu d’artifice du 14 juillet, par prudence face à la sécheresse record.
Pour autant, malgré les messages de prévention — « ne pas prendre de risques inutiles » — la vigilance est loin d’être maximale chez tous les vacanciers ou promeneurs. Les gardiens de la nature insistent sur l’importance du débroussaillement autour des maisons, ce qui explique pourquoi certaines demeures ont été sauvées, quand d’autres ont été ravagées. L’État mobilise des moyens sans précédent : pompiers terrestres, hélicoptères, Canadairs… Objectif : contenir les flammes, mais aussi sensibiliser la population pour éviter de nouvelles catastrophes.
Cet été 2025 marque un tournant dans l’histoire des incendies en France. Entre records de chaleur, sécheresse prolongée, vents violents et multiplicité des foyers, la menace ne s’est jamais matérialisée à ce niveau. La réponse rapide et coordonnée des services de secours a permis de limiter les dégâts, mais a aussi mis en lumière nos faiblesses collectives : sous-estimation des risques, imprudences individuelles, absence de débroussaillement.
À l’heure où le climat se dérègle, tandis que les saisons de feux s’étendent vers le nord du pays, il est urgent que l’ensemble de la société — collectivités, citoyens, touristes — adopte une posture de prévention et de responsabilité. Ce n’est qu’en combinant vigilance, règlementation stricte et éducation que l’on évitera, dès l’an prochain, que l’hexagone ne puisse éviter un nouveau été tragique.