Une enquête glaçante s’ouvre à Dijon. Un homme de 62 ans a été mis en examen pour avoir rendu son épouse vulnérable avec de l’alcool et l’avoir livrée à des actes sexuels non consentis. Voici ce que l’on sait.
L’affaire débute dans la nuit du jeudi 1er au vendredi 2 août. Il est 2h50 du matin lorsqu’un homme contacte la police. Il explique sortir d’un « rendez-vous libertin » à Dijon au cours duquel une femme lui a pratiqué une fellation, mais il exprime de sérieux doutes sur son état de conscience au moment des faits. Inquiet, il fournit spontanément son identité, le lieu, et des coordonnées. Les forces de l’ordre interviennent immédiatement.
Pressions, alcool, et soupçons de soumission chimique
Sur place, les enquêteurs découvrent une femme âgée de 44 ans, visiblement en état de choc. Elle affirme ne plus se souvenir de la soirée et explique avoir bu de manière excessive. L’homme qui partage sa vie, un sexagénaire de 62 ans, assure pour sa part que tout s’est déroulé dans un cadre « libre et consenti ». Il décrit un contexte libertin qu’il dit pratiquer depuis « cinq ou six ans ».Les propos du mari ne suffisent pas à convaincre les policiers. Il est placé en garde à vue. Son épouse, elle, dépose plainte contre lui pour viol. Elle évoque des actes sexuels répétés, imposés, des pressions psychologiques, et un profond malaise dans cette relation.
Les premières analyses confirment une consommation excessive d’alcool par la victime. D’autres examens toxicologiques sont en cours pour déterminer si elle a pu aussi recevoir, à son insu, des somnifères ou autres substances altérant son discernement. Selon une source proche de l’enquête citée par BFMTV, la femme semble vivre « une situation très compliquée » et aurait évoqué des « pressions » régulières de la part de son mari pour participer à ces soirées. L’enquête s’oriente rapidement vers un viol aggravé par administration de substances, en réunion, et par conjoint. Le parquet de Dijon a ouvert une information judiciaire pour « viols commis par plusieurs personnes, en qualité d’auteur ou de complices », avec la circonstance aggravante d’avoir altéré le discernement de la victime. Des faits passibles de vingt ans de réclusion criminelle.
D’autres hommes impliqués, l’enquête ne fait que commencer
Le mari a été mis en examen samedi 2 août et placé en détention provisoire. Il est inconnu de la justice jusqu’alors, avec un casier judiciaire vierge. Au moins deux autres hommes sont au cœur de l’affaire. Le premier, celui qui a donné l’alerte, a coopéré avec les autorités. Il ne devrait pas faire l’objet de poursuites pénales, son témoignage ayant permis de déclencher l’enquête. Un second participant a été identifié, et les recherches continuent pour en déterminer le rôle exact.
Le parquet précise qu’ »on en est probablement au début de cette affaire ». Les ordinateurs et téléphones du mis en cause ont été saisis. L’objectif est de remonter l’historique des échanges, vérifier si d’autres soirées similaires ont été organisées, et identifier d’éventuelles victimes. Le parquet, cité par France 3 Bourgogne, note des similitudes avec l’affaire dite des « viols de Mazan », une série d’agressions sexuelles organisées dans un cadre prétendument libertin, sans consentement réel des victimes. Ce précédent pourrait avoir motivé l’homme à alerter les forces de l’ordre.