En Vendée, le corps sans vie d’un nouveau-né a été découvert enterré dans le jardin d’un couple à La Chapelle-Palluau. Le père a été mis en examen pour infanticide, la mère pour privation de soins. Un déni de grossesse est évoqué.
La petite commune de La Chapelle-Palluau, située à une vingtaine de kilomètres de La Roche-sur-Yon, est secouée par une affaire dramatique qui suscite l’émoi bien au-delà des frontières de la Vendée. Le corps sans vie d’un nouveau-né a été retrouvé enterré dans le jardin d’un couple, au cœur d’une zone résidentielle réputée paisible.
Une découverte macabre dans un village tranquille
Selon les informations de Ouest-France, les gendarmes sont intervenus au domicile du couple après avoir reçu un signalement laissant craindre qu’un événement grave ait eu lieu. Rapidement, les enquêteurs ont concentré leurs recherches sur le terrain jouxtant la maison. C’est là, dissimulé sous quelques centimètres de terre, qu’ils ont fait la découverte macabre : un nourrisson, mort depuis peu.
Le jardin a été entièrement bouclé par un périmètre de sécurité le temps que les techniciens en identification criminelle procèdent aux relevés nécessaires. Une autopsie a été ordonnée afin de déterminer les causes exactes de la mort, d’établir si l’enfant était vivant à la naissance et de dater précisément le décès. Cette affaire rappelle un drame similaire survenu en avril dernier à La Copechagnière, à une trentaine de kilomètres de là, où un autre nouveau-né avait été retrouvé mort dans un logement.
Les parents mis en examen
Les deux parents ont été placés en garde à vue dès la découverte du corps. À l’issue de leurs auditions, le père, âgé d’environ 26 ans, a été mis en examen pour homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans par ascendant et incarcéré. La mère, âgée de 24 ans, est poursuivie pour privation de soins sur mineur de moins de 15 ans et placée sous contrôle judiciaire. L’avocat du père a évoqué la thèse d’un déni de grossesse :
« Monsieur a un casier judiciaire vierge, un emploi, un logement… Mon client a été constant dans ses déclarations. Toutes les preuves sont déjà entre les mains de la justice. Un enfant a perdu la vie après un déni de grossesse, lors d’une sinistre nuit où deux êtres humains étaient en état de sidération », a-t-il déclaré à Ouest-France. Selon les premiers éléments de l’enquête, la mère n’aurait pas eu conscience de sa grossesse jusqu’au moment de l’accouchement. Les circonstances exactes de la naissance et les raisons qui ont conduit à l’inhumation de l’enfant dans le jardin restent à éclaircir.
Qu’est-ce qu’un déni de grossesse ?
Le déni de grossesse est un phénomène psychologique rare mais documenté, au cours duquel une femme ignore totalement ou partiellement qu’elle est enceinte. Cette absence de conscience peut durer plusieurs mois, voire jusqu’au moment de l’accouchement. En France, plusieurs affaires dramatiques ont mis en lumière les conséquences de ces situations, parfois marquées par des gestes irréversibles. Les experts soulignent que la sidération et l’état de choc au moment de l’accouchement peuvent conduire à des réactions violentes ou inadaptées, sans qu’il y ait préméditation.
D’un point de vue judiciaire, le déni de grossesse n’exonère pas automatiquement de toute responsabilité pénale. Les juges s’appuient sur les expertises psychiatriques, les circonstances des faits et les preuves matérielles pour déterminer si l’acte a été volontaire.
Une enquête toujours en cours
L’enquête, confiée à la brigade de recherches de La Roche-sur-Yon, se poursuit pour reconstituer avec précision le déroulement des événements. Les téléphones portables, ordinateurs et tout autre élément numérique appartenant aux deux suspects ont été saisis et sont en cours d’analyse afin de vérifier s’il y a eu des échanges ou des recherches préalables pouvant éclairer leur état d’esprit.
Les résultats de l’autopsie, attendus dans les prochains jours, seront déterminants pour établir la chronologie des faits et qualifier juridiquement le drame. Ils devront notamment préciser si le bébé était vivant à la naissance, si des traces de violences sont présentes et si la mort est survenue avant ou après l’inhumation. En attendant, la commune de La Chapelle-Palluau, forte d’à peine 1 000 habitants, reste sous le choc. Les habitants, peu habitués aux affaires criminelles, se disent bouleversés par ce drame survenu « juste à côté de chez eux », dans un quartier jusque-là sans histoires.