Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, a été retrouvé mort dans la nuit du 17 au 18 août 2025, alors qu’il était en direct sur la plateforme Kick, dans une pièce dédiée à ses diffusions, à Contes, dans les Alpes-Maritimes. Le parquet de Nice a ouvert une enquête « pour recherche des causes de la mort », précisant qu’« à ce stade, rien ne paraît suspect », et qu’une autopsie sera pratiquée, selon les informations de l’AFP. Le décès est survenu pendant une diffusion, un moment macabre partagé en ligne, suscitant une onde de choc dans la communauté du streaming.

Une mort en direct qui choque le monde du streaming

Raphaël Graven, connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove, est mort à l’âge de 46 ans dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 août, alors qu’il diffusait un live sur Kick. La plateforme, rivale de Twitch, est réputée pour ses règles de modération plus laxistes. Selon BFM TV, Jean Pormanove était entouré de deux autres streamers, Safine et Naruto, avec lesquels il partageait régulièrement des directs. Plusieurs extraits relayés ces derniers jours sur les réseaux sociaux le montrent raillé, frappé, et contraint à des défis extrêmes, allant jusqu’à des tentatives de strangulation. Ces scènes, largement diffusées, ont provoqué une onde de choc parmi les internautes. Une enquête a été ouverte par le parquet de Nice, confiée à la brigade de recherches. Une autopsie sera réalisée dans les prochains jours pour déterminer les causes exactes du décès.

Les soupçons se tournent vers Safine et Naruto, déjà épinglés en janvier dernier dans une enquête pour maltraitance envers personnes vulnérables, avant d’être relâchés. Cette fois, leur responsabilité est de nouveau interrogée. L’avocat de l’un des deux streamers, Yassin Sadouni, s’est exprimé sur BFMTV. Il rejette le terme de « tortionnaire » et affirme que « les images, on peut leur faire dire tout et n’importe quoi ». Selon lui, les humiliations dont on accuse ses clients seraient en réalité « des mises en scène issues d’un script », destinées à alimenter le spectacle en direct. Toujours selon l’avocat, son client est aujourd’hui « bouleversé » par la mort de Jean Pormanove, présenté comme « son ami ». Il ajoute : « Il n’est pour rien là-dedans, l’enquête le déterminera. »

La responsabilité de Kick pointée du doigt

Au-delà des deux streamers, c’est la plateforme Kick qui est directement visée. Déjà critiquée pour sa modération quasi inexistante, elle avait laissé prospérer des contenus violents et humiliants pour le simple gain d’audience. La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a dénoncé sur les réseaux sociaux « l’horreur absolue » de ce drame, rappelant que « Jeanpormanove a été humilié et maltraité pendant des mois en direct ». Elle a exigé des explications immédiates de la part de Kick. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a également été saisie par le gouvernement.

De son côté, Kick a déclaré à Tech&Co examiner « les circonstances de manière urgente » et assure « collaborer avec les parties prenantes concernées ». Mais pour beaucoup d’internautes et de médias, cette réaction arrive trop tard. La mort de Jean Pormanove symbolise une dérive inquiétante du streaming en direct : la souffrance transformée en spectacle. Entre recherche d’audience, scripts malsains et absence de contrôle des plateformes, ce drame pourrait devenir un tournant dans la régulation des contenus diffusés en ligne.

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