Dans la nuit du 27 au 28 août, la capitale ukrainienne a été visée par une salve de missiles et de drones russes.

 

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a annoncé un bilan d’au moins dix morts, dont trois enfants, et plusieurs dizaines de blessés. Une attaque qualifiée de “massive” par Volodymyr Zelensky, qui dénonce une nouvelle démonstration de “l’État terroriste russe”.

Une frappe meurtrière en pleine nuit

Vers 3 heures du matin, de puissantes explosions ont secoué Kiev. Des journalistes présents dans la capitale ont rapporté avoir vu un missile intercepté par la défense antiaérienne, ses débris incandescents retombant sur des habitations. Des drones ont également été repérés, marquant une nouvelle nuit d’alerte pour les habitants contraints de se réfugier dans les abris et dans le métro. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a confirmé un lourd bilan : dix morts, dont trois enfants, et plusieurs dizaines de blessés. Dans le quartier de Darnytsky, un immeuble de cinq étages s’est effondré sous l’impact, tandis qu’un incendie s’est déclaré dans une école maternelle et un immeuble résidentiel. L’administration militaire a évoqué une “attaque balistique russe”.

Quelques heures plus tôt, le président Volodymyr Zelensky avait annoncé sur Telegram un bilan provisoire de huit victimes, dénonçant une “attaque massive” russe. “La Russie préfère les missiles balistiques plutôt que la table des négociations. Elle choisit de continuer à tuer plutôt que de mettre fin à la guerre”, a-t-il écrit. Le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak, a renchéri : “Voilà tout ce qu’il y a à savoir concernant l’État terroriste, Poutine, et leur prétendu désir de paix.” Au total, selon l’armée ukrainienne, 629 drones et missiles ont été lancés dans la nuit. Près de 589 auraient été détruits par la défense aérienne.

Une onde de choc en Europe

L’attaque n’a pas seulement frappé la capitale. Dans la région de Vinnytsia (centre), des infrastructures ferroviaires ont été touchées, entraînant des coupures de courant et des retards de trains. La Russie a de son côté affirmé avoir abattu 102 drones ukrainiens. Ces derniers ciblent régulièrement des raffineries de pétrole russes, ce qui contribue à faire grimper les prix de l’essence dans le pays.

Le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa, s’est dit “horrifié” par cette nouvelle attaque. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes et dénoncé les dégâts subis par un bâtiment de la délégation européenne à Kiev. “L’UE ne se laissera pas intimider. L’agression russe ne fait que renforcer notre détermination à soutenir l’Ukraine et son peuple”, a-t-il écrit sur X.

Une paix encore lointaine

Cette attaque intervient alors que les efforts diplomatiques de Donald Trump pour obtenir une trêve semblent s’enliser. Après une rencontre en Alaska entre Trump et Vladimir Poutine en juillet, puis une visite de Volodymyr Zelensky à Washington, l’idée d’un sommet entre dirigeants russe et ukrainien est restée lettre morte. Kiev réclame des garanties de sécurité avant toute négociation et refuse les conditions posées par Moscou, qui exige l’annexion de quatre régions supplémentaires en plus de la Crimée. Zelensky l’a répété : “Nous voyons des signaux très négatifs et arrogants de la part de Moscou. La seule solution est d’accroître la pression internationale.”

Pendant que les frappes s’intensifient, Moscou avance. L’armée russe occupe désormais environ 20 % du territoire ukrainien, principalement dans l’est et le sud. Pour la première fois, Kiev a reconnu l’entrée de troupes russes dans la région de Dnipropetrovsk, qui ne figurait pas parmi les zones initialement revendiquées par le Kremlin. Cette progression, combinée aux bombardements meurtriers sur la capitale, accentue la pression sur un pays épuisé par plus de deux ans et demi de guerre.

Ce n’est pas la première fois que Kiev subit une telle attaque. Fin juillet, plus de 30 personnes, dont cinq enfants, avaient péri lors d’une frappe massive, l’une des plus meurtrières depuis 2022. Avec l’attaque du 28 août, la Russie confirme sa stratégie : maintenir une pression constante sur la capitale ukrainienne tout en exigeant des concessions territoriales inacceptables pour Kiev.

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner
Exit mobile version