Mardi 2 septembre, un homme armé de couteaux et d’une matraque a blessé cinq personnes dans un hôtel et sur le cours Belsunce, au cœur de Marseille, avant d’être abattu par la police. Le parquet antiterroriste ne s’est pas saisi de l’affaire, le mobile terroriste étant écarté.
Dans le tumulte du cours Belsunce, au cœur de Marseille, les sirènes ont brusquement couvert le bruit des terrasses et des passants. C’est ici qu’Abdelkader D., 35 ans, a été mortellement touché par les balles de la police mardi après-midi. Quelques instants plus tôt, cet homme armé de deux couteaux et d’une matraque avait déjà blessé cinq personnes, déclenchant une scène de panique dans ce quartier commerçant.
Un profil déjà connu des autorités
L’homme s’en est d’abord pris à un occupant de l’établissement, touché au thorax et hospitalisé dans un état critique. Le gérant et son fils ont également été poignardés, avant que l’assaillant ne sorte dans la rue et frappe deux passants au visage avec une matraque. Armé de deux couteaux, il a refusé de les lâcher malgré les sommations de la police aux frontières en patrouille. Se montrant menaçant, il a été abattu après plusieurs tirs. Une vidéo filmée par un passant et diffusée sur TikTok a capté les détonations.Selon le procureur de Marseille, Abdelkader D. était en situation régulière en France, muni d’une carte de séjour valable jusqu’en 2032.
Son activité professionnelle n’était pas connue. Expulsé de son hôtel pour loyers impayés, il avait déjà eu affaire à la justice pour des faits de violence. Quelques jours avant l’attaque, le préfet de l’Hérault avait signalé à la justice des propos antisémites qu’il avait tenus devant une mosquée de Sète. Mais le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a affirmé que la piste terroriste était écartée. « Le mobile de la radicalisation semble écarté », a-t-il indiqué, expliquant que le Parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas saisi de l’affaire. L’enquête s’oriente vers un mobile privé : une expulsion qui aurait déclenché le passage à l’acte.
Une ville une nouvelle fois marquée par la violence
Le ministre de l’Intérieur s’est rendu dès mardi soir au commissariat de l’Évêché pour féliciter les forces de l’ordre. « Sans eux, il y aurait eu d’autres victimes », a-t-il déclaré, décrivant « la bonne patrouille au bon endroit et au bon moment ». Il a qualifié les policiers de « bouclier de la République » et insisté sur leur rôle déterminant dans l’interpellation de l’assaillant. Au total, cinq personnes ont été blessées, dont trois par coups de couteau. Les deux autres victimes, attaquées à la matraque, sont en urgence relative. « Ce qui s’est passé est très grave, mais cela aurait pu être encore plus grave », a ajouté Bruno Retailleau.
Cette attaque relance le débat sur la sécurité à Marseille, déjà confrontée à une criminalité élevée et à une succession de drames liés aux trafics ou aux violences individuelles. Si le caractère terroriste est écarté, l’attaque met en lumière les difficultés de prise en charge de personnes connues des services de police pour comportements violents et propos haineux. Pour l’heure, l’enquête devra déterminer les circonstances exactes de ce “périple criminel”, qui a débuté dans un hôtel et s’est terminé tragiquement au cœur d’une des artères les plus fréquentées de la ville.