Quatre personnes ont perdu la vie lors d’une fusillade dans une église mormone du Michigan. Le tireur, un ancien Marine, a été abattu par la police. Donald Trump dénonce une attaque ciblée contre les chrétiens et relance le débat sur la violence armée aux États-Unis.
Dimanche matin, la ville de Grand Blanc Township, dans le Michigan, a été plongée dans l’horreur. Vers 10 h 25, Thomas Jacob Sanford, un homme de 40 ans, a foncé avec son véhicule contre les portes d’une église mormone où plusieurs centaines de fidèles étaient réunis. Armé d’un fusil d’assaut, il a ouvert le feu à l’intérieur du bâtiment, provoquant un mouvement de panique.
Un assaut meurtrier en plein office religieux
Les forces de l’ordre sont intervenues rapidement. Huit minutes après le début de l’attaque, Sanford a été abattu par deux policiers. Mais le bilan est lourd : quatre personnes tuées, dont deux retrouvées plus tard dans les décombres d’un incendie déclenché volontairement par l’assaillant. Plusieurs autres fidèles ont été blessés ou choqués. Le FBI a pris en charge l’enquête, qualifiant la tuerie d’ »acte de violence ciblée ». Pour l’heure, le mobile exact reste incertain.
Les autorités privilégient deux hypothèses : celle d’un déséquilibre psychologique ou celle d’une attaque motivée par une haine religieuse. L’Église mormone, via un communiqué, a condamné un « tragique acte de violence », rappelant que « les lieux de culte sont censés être des sanctuaires dédiés à la paix, à la prière et au partage ». Ce drame intervient dans un contexte de recrudescence des attaques visant des lieux de culte aux États-Unis. En août, une autre fusillade avait touché une église catholique de Minneapolis, faisant deux victimes parmi des enfants.
Un profil troublant et un débat politique ravivé
Thomas Sanford n’était pas un inconnu pour ses voisins. Originaire de Burton, près de Grand Blanc, il avait servi dans les Marines de 2004 à 2008, avec des missions au Japon puis en Irak. Sergent mécanicien décoré, il avait quitté l’armée pour travailler dans le civil. Marié et père d’un petit garçon atteint d’une maladie rare, l’hyperinsulinisme familial, il avait quitté son emploi de chauffeur de camion pour Coca-Cola afin de rester auprès de son enfant malade. En 2015, sa famille avait même lancé une cagnotte en ligne pour financer les soins médicaux.
Si son parcours révèle des épreuves personnelles, rien ne laissait présager un passage à l’acte d’une telle violence. Ses proches le décrivaient comme un homme attaché à sa famille et passionné de chasse. Mais son ancien statut de militaire, sa connaissance des armes et la détresse qu’il pouvait traverser nourrissent les interrogations des enquêteurs.
Très rapidement, Donald Trump a réagi via son réseau Truth Social. Le président américain a dénoncé « une attaque ciblée contre les chrétiens », sans préciser à quels précédents il faisait référence. « Cette épidémie de violence dans notre pays doit cesser immédiatement ! », a-t-il martelé. Cette réaction s’inscrit dans la stratégie politique de Trump, qui place la défense de la liberté religieuse et la protection des chrétiens au cœur de son discours.
Au-delà de l’émotion, l’affaire relance une fois de plus le débat sur la prolifération des armes à feu et la sécurité des lieux de culte aux États-Unis. Le pays compte en moyenne plus de 600 fusillades de masse par an selon l’ONG Gun Violence Archive. Les églises, temples, mosquées et synagogues sont régulièrement la cible d’assaillants, qu’il s’agisse de terroristes, de fanatiques ou de déséquilibrés armés. Le cas de Grand Blanc illustre cette réalité : en moins de dix minutes, un homme isolé a pu pénétrer dans une église, tirer sur des fidèles et allumer un incendie, malgré la présence de forces de sécurité locales. De quoi alimenter le débat sur la régulation des armes à feu, un sujet récurrent mais explosif dans la vie politique américaine, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2026.
