Deux personnes revenant d’un voyage en péninsule Arabique ont été testées positives au coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), a confirmé le ministère français de la Santé.

Le MERS-CoV, pour Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus, a refait surface en France. Selon le communiqué publié mercredi par le ministère de la Santé, deux cas ont été confirmés chez des personnes de retour de l’étranger, toutes deux ayant participé à un même voyage en péninsule Arabique. « Ces deux cas ont été confirmés à la suite de symptômes évocateurs et de la notion d’un voyage commun », précise le ministère.
« Les mesures de gestion ont été mises en place pour limiter le risque de transmission du virus. »

Les patients, actuellement pris en charge à l’hôpital par mesure de précaution, présentent un état stable. Les autorités sanitaires ont immédiatement activé un protocole strict : isolement, recherche des cas contacts, dépistages ciblés et renforcement des gestes barrières dans les établissements concernés.

Pas de transmission locale détectée en France

Bonne nouvelle : aucune chaîne de transmission secondaire n’a été identifiée pour l’instant. Les personnes ayant participé au même voyage sont toutes sous surveillance médicale, conformément aux recommandations internationales en matière de gestion du MERS-CoV. « Toutes les mesures de gestion ont été mises en place afin de limiter le risque de transmission à l’entourage et aux soignants », a précisé Stéphanie Rist, ministre de la Santé. En France, seuls deux cas avaient été recensés jusqu’à présent, en 2013.
Ces nouvelles contaminations, les premières en plus de dix ans, restent donc exceptionnelles.

Découvert en 2012 en Arabie saoudite, le MERS-CoV est un coronavirus zoonotique, c’est-à-dire transmis de l’animal à l’homme. Le virus est endémique chez les dromadaires et présent chez certaines chauves-souris du Moyen-Orient et d’Afrique. Le MERS-CoV appartient à la même famille que le SARS-CoV (responsable du SRAS en 2003) et que le SARS-CoV-2 (Covid-19). Mais il s’en distingue par un profil épidémiologique très différent :

  • Une mortalité élevée (environ 35 % des cas recensés dans le monde depuis 2012) ;
  • Une contagiosité faible, la transmission interhumaine étant « rare », selon le ministère.

Le virus se propage par contact direct ou indirect, via les gouttelettes respiratoires ou occasionnellement par voie aérienne, avec un temps d’incubation de 5 à 15 jours.

Un virus sous surveillance mondiale

Depuis son apparition, 2 640 cas de MERS-CoV ont été recensés à travers le monde, dont la majorité en Arabie saoudite.
L’épidémie initiale, survenue entre 2012 et 2015, avait provoqué plusieurs centaines de décès, poussant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à renforcer la surveillance des infections respiratoires émergentes.

Chaque nouveau cas détecté hors du Moyen-Orient fait désormais l’objet d’une enquête approfondie. Les équipes françaises de Santé publique France et du Centre national de référence des virus respiratoires ont été mobilisées pour retracer le parcours exact des deux patients et de leurs contacts proches.

Faut-il s’inquiéter d’un nouveau risque épidémique ?

À ce stade, aucun risque de propagation à grande échelle n’est envisagé.
Le MERS-CoV reste un virus sporadique, dont la transmission nécessite un contact étroit et prolongé avec une personne infectée ou un animal porteur. Cependant, sa forte létalité, environ un décès sur trois infections confirmées, justifie une vigilance maximale. Les autorités sanitaires rappellent l’importance des mesures d’hygiène lors de voyages dans les zones à risque : éviter tout contact avec les animaux, se laver fréquemment les mains et porter un masque en cas de symptômes respiratoires.

Si le nom « coronavirus » évoque désormais de douloureux souvenirs, le MERS-CoV n’a rien à voir avec le Covid-19 sur le plan de la contagiosité. La reprise rapide du dépistage et l’isolement préventif des patients confirment la préparation renforcée des systèmes de santé depuis la pandémie mondiale. Le ministère de la Santé a indiqué qu’il continuerait à informer le public en cas d’évolution de la situation, mais se veut rassurant : « Le risque pour la population générale est considéré comme très faible. »

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