En visite à Tonneins dans le Lot-et-Garonne ce lundi 2 octobre 2023, Emmanuel Macron a dévoilé l’emplacement de ces nouvelles unités : 93 seront fixes et 145 seront « mobiles ». Un réinvestissement « historique » selon le chef de l’Etat.
Plus de 500 brigades supprimées en 30 ans
Emmanuel Macron en est fier. D’ici 2027, 238 nouvelles brigades de gendarmerie verront le jour. Parmi ces unités créées dans chaque département et en outremer, 93 seront fixes alors que 145 seront « mobiles », capables de se déplacer dans des localités rurales ou périurbaines. Un dispositif dont se félicite également Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. « Plus il y a de ‘bleu’ sur le terrain, plus il y a de policiers, plus il y a de gendarmes, moins il y a d’insécurité », a-t-il déclaré mardi 3 octobre sur franceinfo. « C’est pour ça qu’on a augmenté fortement les effectifs de police et de gendarmerie depuis six ans », a renchérit le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.
Malgré leurs efforts, il le concède, ça n’a pas suffit. « En 30 ans, la République a supprimé 500 brigades de gendarmerie sur tout le territoire national. Nous en recréons 240 à la demande du président de la République. Ça ne compense pas encore puisqu’il faut sans doute encore faire un effort de proximité ». Les deux tiers des nouvelles brigades seront mobiles et donc ne seront pas installées dans une gendarmerie en particulier. « La délinquance est itinérante. Vous avez des choses évidentes comme l’Oyapock et le Maroni (fleuves qui délimitent la Guyane). Le Touquet ou Deauville, ce sont des touristes, surtout l’été, des grandes étendues de plages et donc nous avons fait des brigades équestres », a expliqué Gérald Darmanin.
« La délinquance baisse »
Ces brigades n’auront pas pour unique effet de dissuader. Emmanuel Macron entend bien parvenir à faire baisser la délinquance. « C’est un besoin du pays, de sécurité, d’ordre. Nous avons un problème de sécurité partout dès lors qu’il n’y a plus de présence (policière) », a affirmé le président de la République lors d’une interview accordée à France 3. Selon lui, ces nouvelles brigades vont simplifier la vie des gens. « Ça dissuade mais ça permet aussi d’aller au contact des administrés pour les dépôts de plaintes, les procédures. La sécurité, la fonction régalienne, est un investissement juste de l’État ». Emmanuel Macron affirme que cette présence renforcée a déjà porté ses fruits : « sur les sept premiers mois de 2023, la délinquance baisse, y compris en milieu rural. »
Quid des règlements de compte dans les grandes villes, comme Marseille, qui connaît un regain de violence sans précédent depuis le début de l’année ? « On agit. On pilote tous les points de deal. On met en place aussi des forces d’appui, coup de poing, comme la CRS8. On ira au bout », a-t-il assuré. En revanche, il refuse de demander à l’armée d’agir sur ces questions, comme il lui a été suggéré à plusieurs reprises. « L’armée n’est pas formée et n’est pas là pour lutter contre la délinquance. On a pour ça une police, une gendarmerie ».