C’est indéniable. La France est un magnifique pays qui comporte de très belles communes. Mais comme partout, elle possède aussi son lot de villes un peu glamour, un peu plus abîmées et parfois gâchées par le progrès. L’association Paysages de France le dit : en établissant ce palmarès, elle compte « ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité ».
Quelles sont les communes les plus moches ?
« Le beau, le moche, c’est bien sûr subjectif… À chacun donc d’ouvrir les yeux et de porter son propre regard sur les lieux retenus. Il ne s’agit pas d’un classement des villes les plus moches, mais voici quatre endroits de France, dans quatre communes de France, qui, pour nous, représentent un peu de la France moche ». Pour établir ce classement, l’association a parcouru les images photographiées par ses adhérents, un peu partout en France. Et à en avoir les photographies, le terme de « pollution visuelle » prend tout son sens. En effet, ce classement pointe du doigt les communes victimes de publicités outrancières et de ses aménagements considérés comme des évolutions.
Dans la catégorie « Tripotée d’enseignes, et sans concession », c’est la zone commerciale du Pré-Doué à Chavelot, dans les Vosges, qui remporte la palme. « On frôle l’abus d’excès avec ces bannières à bannir », commente l’association, en dessous de la photo où s’entremêlent panneaux publicitaires pour Jeep, Fiat ou encore Mini. Le « prix Obélix 2.0 » est quant à lui décerné aux alignements du Ménec à Carnac dans le Morbihan. « Enfin, on a droit à un bel alignement bien rectiligne, avec des menhirs parfaitement identiques, sans aucune végétation pour les dissimuler. Merci ! ». Pas de panneaux publicitaires, mais des menhirs trop présents.
Dans la catégorie « foire à l’enseigne », l’entrée de ville de Honfleur, dans le Calvados est épinglée. Cette pourtant si jolie ville, est gâchée par des « bâches, panneaux, bannières, totems, drapeaux ». Enfin, le quatrième lauréat et pas des moindres, se trouve au cœur de la ville Lumière. Paris et sa place des Vosges a été désignée dans la catégorie « mise en valeur du patrimoine ». Ici encore, un gigantesque panneau publicitaire gâche le charme d’une place mythique. «De l’utilité des travaux sur monuments historiques pour pouvoir installer des bâches publicitaires gigantesques…Dommage qu’ici, la vue sur la pub soit gâchée par un arbre ».
« Ne pas s’habituer à la laideur »
Nul besoin de préciser qu’il s’agit d’une distinction ironique. L’association environnementale, en rendant public ce classement, espère faire bouger les lignes au niveau des municipalités concernées. Une fois informés, les maires des communes désignées pourront notamment faire appel à l’association pour trouver une solution afin de réaménager les espaces épinglés, « en instaurant ou modifiant un règlement local de publicité (RLP), en utilisant son pouvoir de police pour faire respecter le Code de l’environnement ou le RLP, en refusant l’installation de publicités monumentales ou en prenant systématiquement en compte le paysage ».