Cette fusillade, considérée comme la plus grave depuis l’indépendance de la République tchèque en 1993, a fait au moins quinze morts et plusieurs blessés. L’assaillant, identifié comme David K., a également été retrouvé mort.
Que s’est-il passé ?
L’attaque a eu lieu à la Faculté des Arts, qui se trouve à proximité de lieux touristiques importants, notamment le pont Charles, un monument historique du XIVe siècle. Il a tué au moins quinze personnes et blessé au moins 30 personnes. « A 13h59 GMT, nous avons reçu les premières informations sur la fusillade », a indiqué le chef de la police, Martin Vondrasek, lors d’une conférence de presse ajoutant que l’unité d’intervention rapide était sur les lieux dans les douze minutes qui ont suivi. « A 14h20 GMT, les agents participant à l’opération nous ont parlé du corps immobile du tireur ». Selon le chef de la police, le tireur « est parti pour Prague en disant qu’il voulait se suicider ».
La faculté des arts de l’université a été évacuée et un vaste périmètre de sécurité a été mis en place autour de la place Jan-Palach. Les circonstances exactes de la fusillade et les motivations du tireur restent incertaines, mais des enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de ce drame.
Qui est l’assaillant ?
« Le tireur a été éliminé », a annoncé la police tchèque sur X, peu après les faits. « Nous ne disposons pour l’instant d’aucune information indiquant que l’auteur soit lié à une organisation terroriste ». D’après les informations fournies par la police tchèque, le responsable de la fusillade à l’Université Charles était un jeune homme de 24 ans, étudiant dans cette même université. Le chef de la police a indiqué que le jeune homme aurait quitté Hostoun, un village à l’ouest de Prague, où son père a été retrouvé mort plus tôt dans l’après-midi, avec l’intention présumée de se suicider à Prague.
La police a été informée que l’étudiant devait assister à une conférence à l’université à 14 heures. Les autorités ont procédé à l’évacuation du bâtiment où se tenait cette conférence, mais l’attaque a finalement eu lieu dans un autre endroit de l’université. « D’après les vérifications que nous avons effectuées jusqu’à présent, l’auteur de l’attentat est une ardoise vierge. Rien de répréhensible n’a été trouvé concernant ses antécédents » a précisé le dirigeant de la police.
Réactions politiques
Le Premier ministre tchèque Petr Fiala, profondément affecté par les événements, a annulé une partie de son programme pour retourner à Prague. En réponse à la tragédie, le gouvernement a décrété un jour de deuil national le samedi 23 décembre. Le président tchèque Petr Pavel, ainsi que des leaders internationaux, dont le Premier ministre canadien Justin Trudeau, ont exprimé leur consternation et leurs condoléances aux victimes et à leurs familles. L’ambassadrice du Canada à Prague, Emily McLaughlin, s’est également dite profondément attristée par les événements.
« Je suis choqué par ces événements », a réagi sur X le président tchèque, Petr Pavel, qui se trouvait en visite à Paris. « J’ai échangé avec le président tchèque Pavel, et je lui exprime à titre personnel, au nom de mon gouvernement, et je n’en doute pas, en notre nom à tous, mon soutien et ma solidarité », a déclaré la Première ministre française, Elisabeth Borne, à l’Assemblée nationale. «Nous ne devrions laisser aucune place à une telle violence dans nos sociétés», a de son côté martelé le président du conseil européen Charles Michel.
L’université a pris des mesures pour soutenir la communauté affectée, y compris la création d’un fonds en ligne pour venir en aide aux victimes, qui a déjà récolté une somme importante de dons. Ce drame rappelle d’autres incidents tragiques survenus dans le pays, comme les fusillades d’Ostrava en 2019 et d’Uherský Brod en 2015, bien que de tels événements soient rares en République tchèque.