C’est une maladie que l’on pensait disparue. À tort. Elle fait son grand retour en France. À Nice, un nourrisson de trois semaines est décédé de cette maladie et trois autres enfants ont été hospitalisés. Santé publique France l’a confirmé : la circulation du virus explose. Depuis le début de l’année 2024, une vingtaine de cas groupés (clusters) ont été observés.
70 cas signalés
C’est l’explosion. Depuis le début de l’année 2024, 70 cas ont été signalés dans huit régions. « Au premier trimestre, une quinzaine de clusters, majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, haltes-garderies et maisons maternelles) mais aussi familiaux, et totalisant 70 cas ont été signalés », détaillait Santé publique France. À titre de comparaison, seuls deux clusters avaient été identifiés en 2023, et seulement en Île-de-France. Dans un communiqué l’agence nationale de santé publique s’inquiète : « La multiplication du nombre de cas par rapport à 2023 et les remontées de cas groupés en nette augmentation indiquent une reprise de la circulation de la bactérie en communautaire qui pourrait s’intensifier dans les prochains mois », prévient-elle, rappelant que cette maladie respiratoire « évolue par cycles de recrudescence tous les 3 à 5 ans ».
Qu’est-ce que la coqueluche ?
La coqueluche est une maladie infectieuse provoquée par la bactérie Bordetella pertussis. Elle se transmet principalement par des gouttelettes respiratoires lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue. Les symptômes débutent souvent de manière bénigne, ressemblant à ceux d’un rhume ordinaire, incluant une légère fièvre et un nez qui coule. La phase initiale est suivie, après une à deux semaines, par des épisodes de toux sévère. Ces quintes de toux, très caractéristiques de la coqueluche, sont sèches, violentes et peuvent être suivies d’une inhalation bruyante et forcée, connue sous le nom de « chant du coq ». Ces accès peuvent provoquer des vomissements et une extrême fatigue, et durer jusqu’à 10 semaines ou plus. Chez les nourrissons, la maladie est particulièrement grave et peut entraîner des arrêts respiratoires temporaires (apnées).
Quel traitement contre la coqueluche ?
Lorsque le cas de coqueluche est confirmé par un médecin, des antibiotiques sont prescrits pour contrôler l’infection et limiter sa propagation. Il est essentiel de commencer le traitement le plus tôt possible après le diagnostic pour réduire la gravité des symptômes et éviter la transmission de la maladie, particulièrement chez les nourrissons et les personnes à risque. Par ailleurs, il n’est pas recommandé d’administrer aux enfants des sirops contre la toux ou des médicaments pour fluidifier les bronches, car non seulement ils sont inefficaces, mais ils peuvent également présenter des risques. Pour les bébés de moins de trois mois souffrant de coqueluche, une hospitalisation est automatiquement requise. Cela permet de fournir un traitement approprié, de surveiller leur fonction respiratoire et de minimiser les risques de complications.
Vaccination obligatoire
Pour rappel, la vaccination est le meilleur moyen d’éviter de contracter cette maladie. Depuis 2018, ce vaccin est obligatoire pour les nouveaux-nés. Le schéma vaccinal prévoit une première injection à l’âge de deux mois, puis une à quatre mois et un rappel à onze mois. Deux autres rappels sont conseillés à six ans et onze ans. Idéalement, on recommande une dernière injection à 25 ans. Malgré l’obligation vaccinale, la coqueluche continue de se manifester pour plusieurs raisons.
Premièrement, la vaccination n’offre pas une immunité à vie ; elle peut diminuer avec le temps, nécessitant des rappels périodiques que tous ne reçoivent pas. Deuxièmement, les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés ou ceux qui n’ont pas encore reçu toutes les doses requises restent vulnérables à l’infection. En outre, certaines personnes peuvent ne pas répondre complètement au vaccin, ce qui laisse une portion de la population susceptible d’être infectée et de transmettre le virus. Enfin, les taux de vaccination peuvent ne pas être uniformes partout, ce qui peut entraîner des poches de population non protégée où la maladie peut se propager.