Dans la nuit de jeudi à vendredi, un chauffeur VTC a été découvert avec une balle dans la tête dans sa voiture à Marseille. Tandis que la thèse du règlement de compte est écartée, celle d’un très jeune tueur à gage est envisagée. Explications.
« Jamais vu une affaire comme celle-ci »
La violence monte encore d’un cran à Marseille. Tristement théâtre de nombreuses affaires impliquant des assassinats sur fond de trafic de drogue, la cité phocéenne fait de nouveaux parler d’elle. En effet, un chauffeur VTC est retrouvé sans vie dans son véhicule ce vendredi matin. Rapidement les enquêteurs vont remonter une piste menant à une jeune homme de 14 ans. Quelques heures après les débuts de l’investigation, l’accusé est arrêté par la police. Pour le porte-parole du syndicat Alliance Police nationale, Rudy Mana, cette glaçante affaire est plus qu’inédite, « en 23 ans de carrière, je n’ai jamais vu une affaire comme celle-ci » Alors que les premières théories se basent sur une dispute ayant mal tourné, il se pourrait que la réalité soit toute autre. Impliquant un gang de narcotrafic, l’adolescent aurait été engagé par un membre de cette organisation criminelle afin d’assassiner cet homme.
« Il n’avait pas bien fait son travail »
Cette affaire a ouvert une nouvelle boîte de Pandor. Bien que la police révèle que près de 36 % des délinquants impliquées dans des affaires liées à la drogue sont mineurs, le spécialiste du grand banditisme Frédéric Ploquin précise « Ils ne perçoivent absolument pas le sens des gestes qu’ils appliquent et qu’ils commanditent […] le fait d’être en prison ça n’arrête absolument pas. » Le commanditaire de cette affaire en sait quelque chose. Ce dernier incarcéré à Luynes, a orchestré ce meurtre depuis sa cellule. En lien direct avec le gang de la DZ Mafia, l’homme a permis à la police de retrouver l’adolescent quelques heures après son geste, car il « n’avait pas bien fait son travail. Il devait brûler le corps ». Le détenu a ensuite déclaré que cet acte était en réaction à l’assassinat commis dans la cité Fonscolombes en début de mois où le corps d’un homme avait été retrouvé calciné. Alors que les établissements scolaires ont été fermés ce vendredi à Marseille, la question de la délinquance juvénile devient de plus en plus cruciale, que faire pour (vraiment) l’endiguer ?