La nouvelle est tombée dans la soirée du mardi 7 janvier 2025. Le cofondateur du Front National est décédé à l’âge de 96 ans. Et les réactions se sont succédées.
« Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12 h 00 ». Voilà les mots de Philippe Olivier, conseiller et beau-frère de Marine Le Pen, à l’Agence France Presse. Le cofondateur du parti d’extrême-droite est décédé alors que sa fille, Marine Le Pen était en escale au Kenya, durant le vol qui la transportait de Mayotte vers Paris. C’est par l’intermédiaire des journalistes présents dans ce même vol que la fille du « Menhir » a appris la nouvelle. En France et partout ailleurs, les réactions ne se sont pas faites attendre.
Emmanuel Macron, a été le premier à réagir à la disparition de Jean-Marie Le Pen. Le chef de l’Etat a adressé ses condoléances à la famille de Jean-Marie Le Pen et a estimé que le créateur du FN a joué un « rôle dans la vie publique » qui « relève désormais du jugement de l’Histoire. » De son côté, le nouveau chef du gouvernement, François Bayrou, a affirmé que « au-delà des polémiques » et « des affrontements nécessaires sur le fond », le cofondateur du Front National « aura été une figure de la vie politique française ». Même son de cloche pour Bruno Retailleau, qui a déclaré que Jean-Marie Le Pen « aura incontestablement marqué son époque ».
Le Rassemblement national pleure son leader
Bien que Marine Le Pen, essaye non sans mal, de créer au parti héritier du Front National une nouvelle identité, l’empreinte de Jean-Marie Le Pen reste bien présente. Et pour cause, les figures du parti ne cachent pas leur admiration pour Jean-Marie Le Pen. Jordan Bardella, président du parti, a tenu à saluer sa mémoire en rappelant qu’il a « toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », dans « l’armée française en Indochine et en Algérie », ou en tant que « tribun du peuple ». « Tu as suscité, tout au long de ta vie, des centaines de milliers de vocations. Tu as permis, longtemps seul contre tous, que des millions de Français soient de nouveau fiers d’eux-mêmes et de leur pays. Merci pour tout cela », a de son côté, écrit la nièce de Marine Le Pen.
Pour Sebastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, Jean-Marie Le Pen était un « immense patriote », un « visionnaire » et était une « incarnation du courage ». Gilbert Collard, député RN, lui, va encore plus loin en évoquant un « personnage d’une dimension prophétique ». Enfin, Eric Zemmour a insisté sur le fait qu’ « il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guette ».
Jean-Marie Le Pen : la haine comme héritage ?
Pendant que les représentants de l’extrême-droite louent les mérites du « Menhir », la gauche et une certaine partie de la presse, ont tenu à rappeler les idées « nauséabondes qui restent », comme l’a précisé Ian Brossat, sénateur communiste. « Moi je n’ai pas vu un député ou un dirigeant du Rassemblement national condamner l’ensemble des propos de Jean-Marie Le Pen », a de son côté déploré Thomas Portes, député La France insoumise. « En pareilles circonstances, la tradition est de tout pardonner et de rendre hommage au disparu en fouillant dans sa biographie à la recherche de quelques moments de vie plus glorieux que les autres. Impossible aujourd’hui » , a tranché Midi-Libre. « Maréchal, le voilà », titre Libération quand L’humanité écrit « La haine était son métier » et de continuer : « Il a consacré sa vie à la réhabilitation d’une extrême droite disqualifiée par son passé collaborationniste. Ses idées pestilentielles lui survivent. » Le Figaro, pour sa part gratifie le fondateur du Front national pour son « intraitable vertu républicaine ».
Selon les sources de Ouest-France, ses obsèques auront lieu samedi 11 janvier 2025, à 14 h 30, à l’église Saint-Joseph de La Trinité-sur-Mer, non loin de la maison natale de Jean-Marie Le Pen.