Drame sanitaire dans l’Aisne. À Saint-Quentin, un garçon de 12 ans est décédé des suites d’une intoxication alimentaire grave liée à un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Six autres enfants ont été hospitalisés ces derniers jours dans la même zone. Les autorités cherchent toujours à identifier la source de contamination.
Lundi 16 juin 2025, un garçon de 12 ans est mort à l’hôpital de Saint-Quentin, victime d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication rare mais redoutée des infections à E. coli, qui peut entraîner une insuffisance rénale aiguë. Dans un communiqué publié mercredi, la préfecture de l’Aisne a annoncé qu’au moins six autres enfants avaient été admis aux urgences entre le 13 et le 18 juin pour des symptômes similaires, dont trois présentent eux aussi un SHU. Les enfants concernés résident à Saint-Quentin ou dans ses environs immédiats. Ils ont tous été pris en charge rapidement, mais le caractère isolé des cas ne permet pas encore d’identifier un foyer unique de contamination.
Une enquête sanitaire de grande ampleur
Alertées par la gravité et le regroupement géographique des cas, l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France et Santé publique France ont lancé des investigations en urgence. Des analyses biologiques sont en cours afin d’identifier la ou les souches bactériennes responsables, et déterminer si elles présentent un profil commun. À ce stade, aucun lien clair n’a pu être établi entre les enfants. « Ils n’ont pas partagé de repas en commun, ne fréquentent pas les mêmes établissements scolaires ni les mêmes cantines, et les familles s’approvisionnent dans des circuits alimentaires différents », précise la préfecture.
Cette dispersion rend plus difficile la remontée de la chaîne de contamination. La piste d’une bactérie de type Escherichia coli (E. coli) productrice de shigatoxines reste privilégiée, car c’est elle qui est le plus souvent en cause dans les cas de SHU pédiatrique. Elle peut être transmise par la consommation de viande hachée mal cuite, de produits laitiers non pasteurisés, ou encore de légumes mal lavés.
Appel à la vigilance et recommandations sanitaires
En attendant les résultats d’analyses, les autorités sanitaires ont lancé un appel à la vigilance auprès des habitants de Saint-Quentin et des alentours. Les parents sont invités à surveiller l’état de santé de leurs enfants et à consulter sans délai en cas de diarrhée sanglante, vomissements ou douleurs abdominales intenses.
La préfecture recommande d’appeler le 15 immédiatement si ces symptômes apparaissent. Les cas de SHU sont des urgences médicales qui nécessitent une hospitalisation rapide, en particulier chez les jeunes enfants.
Le SHU touche chaque année environ 160 enfants en France, selon les données de Santé publique France. Même si la majorité des cas se rétablissent, les complications peuvent être sévères : troubles neurologiques, hypertension, voire séquelles rénales à long terme.
Une cellule d’information et de suivi pourrait être mise en place localement si de nouveaux cas sont signalés. D’ici là, les autorités continuent d’appeler à respecter les bonnes pratiques d’hygiène alimentaire, en particulier en période estivale où les intoxications sont plus fréquentes.