La France se réveille ce jeudi 23 octobre sous les rafales de la tempête Benjamin, une dépression automnale qui traverse le pays d’ouest en est. Selon Météo-France, dix-neuf départements sont désormais placés en vigilance orange vent, principalement le long de la façade Atlantique et des côtes de la Manche. Les rafales pourraient atteindre jusqu’à 130 km/h par endroits. Initialement au nombre de dix-huit, la liste des départements concernés s’est allongée dans la nuit avec l’entrée des Alpes-Maritimes à 6 heures du matin, tandis que le Puy-de-Dôme en sortait.
Les régions les plus touchées s’étendent du Nord et du Pas-de-Calais jusqu’à la Gironde, en passant par la Vendée, les Landes, la Charente-Maritime, la Corrèze et la Manche. La Haute-Corse et la Corse-du-Sud sont également concernées par l’épisode venteux. « De fortes rafales vont balayer les zones côtières, notamment dans la nuit de jeudi à vendredi, avec un risque de chutes d’arbres, de coupures de courant et de toitures endommagées », avertit Météo-France dans son dernier bulletin.
Quatre départements en vigilance vagues-submersion
Outre le vent, la tempête Benjamin apporte un autre danger : la mer. En raison de marées hautes et de vents d’ouest puissants, quatre départements sont placés en vigilance orange vagues-submersion à partir de minuit : la Seine-Maritime, la Gironde, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Les services météo alertent sur un risque de surélévation temporaire du niveau de la mer. « Les vents d’ouest vont générer de très fortes vagues et une élévation ponctuelle du niveau marin, susceptible d’occasionner des submersions dans les zones exposées », prévient Météo-France. Les autorités appellent les habitants du littoral à la prudence et à éviter les zones côtières pendant les prochains jours.
Les TER fortement impactés dans plusieurs régions
Conséquence directe du passage de la tempête : le trafic ferroviaire régional est très perturbé ce jeudi. La SNCF a suspendu ou ralenti la circulation sur de nombreuses lignes TER afin d’éviter tout risque lié à la chute d’arbres ou d’objets sur les voies. En Normandie, la situation est quasi inédite : « La circulation est interrompue sur la quasi-totalité des lignes normandes », indique TER Normandie. Seules quelques dessertes entre Paris et Rouen, Paris et Vernon, ainsi que Paris et Dreux sont maintenues, avec d’importantes limitations de vitesse.
En Bretagne, les lignes Brest–Quimper, Brest–Nantes et Rennes–Nantes sont également impactées, tout comme plusieurs axes dans les Pays de la Loire, où des retards et suppressions sont à prévoir tout au long de la journée. Dans le Centre-Val de Loire, la circulation est interrompue sur plusieurs tronçons, notamment entre Tours et Chinon, Vendôme et Dourdan, Bourges et Montluçon, ou encore Rambouillet et Le Mans.
Les vitesses sont limitées à 70 km/h sur le reste du réseau. En Nouvelle-Aquitaine, une vingtaine de lignes régionales sont également fermées par mesure de sécurité. Même scénario dans les Hauts-de-France, où les dessertes Arras–Saint-Pol, Béthune–Saint-Pol, Beauvais–Abancourt–Le Tréport ou Amiens–Compiègne sont suspendues. « Le retour à la normale dépendra des dégâts sur les voies et des conditions météo à venir », précise la SNCF, qui invite les voyageurs à consulter les sites TER régionaux avant tout déplacement.

Des conditions automnales qui se généralisent
Si la tempête Benjamin devrait s’affaiblir en progressant vers l’est, elle marquera durablement le retour d’un temps automnal sur la France.Pluies soutenues, rafales résiduelles et baisse des températures sont attendues jusqu’à dimanche. Météo-France prévoit d’ailleurs que d’autres perturbations pourraient suivre dès le début de semaine prochaine, dans un contexte de forts contrastes thermiques entre l’Atlantique et l’Europe centrale. « L’automne s’installe définitivement, avec une succession de dépressions qui rappellent que la période des tempêtes ne fait que commencer », résume un prévisionniste.