« On a été un peu étonnés qu’elle accepte, comme tout le monde », dévoile Jean-
Christophe Florentin, le rédacteur en chef de Playboy dans les colonnes de 20 Minutes. Et apparemment, ils ne sont pas les seuls. Côté opinion publique, les critiques vont bontrain. Mais pourquoi Marlène Schiappa a-t-elle donc accepté de poser pour ce magazine masculin connu pour ses clichés érotiques ?
Marlène Schiappa dans Playboy : la rencontre
Marlène Schiappa, « la plus Playboy compatible des ministres et du personnel politique » ? C’est en tout cas l’avis de Jean-Christophe Florentin, le rédacteur en chef de Playboy, qui a eu l’idée de faire appel à un personnage politique. Une idée qui germe, mais qui lui laisse peu d’espoir. Pourtant, Marlène Schiappa accepte quasiment tout de suite. Pour le rédacteur en chef, « elle est attachée au droit des femmes et elle a bien compris que Playboy n’est plus une publication de vieux machos, mais pouvait, au contraire, être un instrument de la cause féministe ». En effet, il semblerait que la secrétaire d’État ait compris que le magazine avait évolué notamment après avoir visionné ledocumentairesur Pamela Anderson, sur Netflix.
« J’ai regardé le doc sur Pamela Anderson sur Netflix. (…) Elle expliquait comment, pour elle, avoir posé dans « Playboy » fut quelque chose de positif dans sa vie et dans sa trajectoire. Elle avait vécu des violences sexuelles et avait le sentiment que son corps ne lui appartenait plus. (…) Elle dit que c’était un acte d’émancipation, car elle l’a décidé, elle, sans demander son avis à tel homme de sa famille ou de son entourage » explique d’emblée Marlène Schiappa dans les premières lignes de son interview. « Moi, je fais partie des gens qui pensent que la liberté sexuelle des femmes est une chose très importante, n’en déplaise aux autres rétrogrades, les femmes doivent pouvoir faire exactement ce qu’elles veulent. Si elles veulent s’habiller en nonnes et ne jamais rencontrer d’hommes, c’est leur choix et il faut les soutenir. Si elles ont envie de poser nues dans un magazine aussi. Même si en ce qui me concerne, je serai habillée ! », s’est-
elle ensuite justifiée dans le magazine de charme.« J’ai regardé le doc sur Pamela Anderson sur Netflix. (…) Elle expliquait comment, pour elle, avoir posé dans « Playboy » fut quelque chose de positif dans sa vie et dans sa trajectoire. Elle avait vécu des violences sexuelles et avait le sentiment que son corps ne lui appartenait plus. (…) Elle dit que c’était un acte d’émancipation, car elle l’a décidé, elle, sans demander son avis à tel homme de sa famille ou de son entourage » explique d’emblée Marlène Schiappa dans les premières lignes de son interview. « Moi, je fais partie des gens qui pensent que la liberté sexuelle des femmes est une chose très importante, n’en déplaise aux autres rétrogrades, les femmes doivent pouvoir faire exactement ce qu’elles veulent. Si elles veulent s’habiller en nonnes et ne jamais rencontrer d’hommes, c’est leur choix et il faut les soutenir. Si elles ont envie de poser nues dans un magazine aussi. Même si en ce qui me concerne, je serai habillée ! », s’est-elle ensuite justifiée dans le magazine de charme.
« Nous sommes en plein dans la culture de la femme-objet »
Du côté de l’opposition, mais aussi de la majorité, cette interview ne passe pas du tout. « Je m’interroge: pourquoi avoir choisi Playboy pour faire avancer le droit des femmes alors que ce magazine est un condensé de tous les stéréotypes sexistes? Nous sommes en plein dans la culture de la femme-objet », a déclaré Mme Rome au Figaro. « Prétendre que poser dans Playboy fera avancer la liberté des femmes, j’en doute sérieusement. La sienne, peut-être. Celle des autres, non », a grincé la secrétaire d’Etat, pour qui « défendre les droits des femmes dans Playboy reviendrait à lutter contre l’antisémitisme en accordant un entretien à Rivarol », hebdomadaire d’extrême droite. « Je rappelle que son fondateur, Hugh Hefner, a été poursuivi pour agression sexuelle. À un moment donné, il faut choisir ses supports », a-t-elle ajouté tout en affirmant que Playboy ne sera jamais « l’allié » des femmes. De son côté, Elisabeth Borne, la Première ministre a estimé que cette interview n’était pas « du tout appropriée, à plus forte raison dans la période actuelle ».
Une affaire qui bénéficie d’un buzz auquel ne s’attendait pas l’équipe de Playboy. « Sincèrement, on pensait qu’on allait faire du buzz. On n’est pas né de la dernière pluie, mais alors, ça c’est plus du buzz, on est au bord d’une affaire d’Etat. Ce n’est pas moi qui le dit et c’est plutôt l’opposition d’ailleurs », explique le rédacteur en chef dans les colonnes de France TV info. « On ne pensait pas que ça irait si loin. C’est un buzz mondial. Aux États-Unis, en Australie, en Espagne, on ne parle que de ça. Et d’ailleurs, j’observe qu’on parle de ce sujet à l’étranger et avec bien plus de bienveillance qu’on en parle en France ».
Playboy, ce n’est « plus un magazine de fesses »
Pour se défendre et légitimer la prise de position de Marlène Schiappa, Jean-Christophe Florentin explique que « tous les présidents aux États-Unis historiquement ont posé ou se sont exprimés dans Playboy. On pense aussi à Martin Luther King au président Obama en passant par Marilyn Monroe. Playboy est une agora où tout le monde s’exprime et on essaie de redonner ses lettres de noblesse au Playboy français depuis trois ans » ajoutant que Playboy n’est plus un « magazine de fesses. Il y a toujours quelques fesses, mais ce n’est vraiment pas le gros du magazine ».
En effet, au fil des 12 pages consacrées à Marlène Schiappa, aucune nudité n’est à notifier. Elle y parle notamment de son intervention à l’ONU, des violences conjugales, de son père qui est très à gauche, de sa vision du féminisme, des hommes ou encore de ses livres en tous genres… Concernant les photographies, la secrétaire d’Etat a eu son mot à dire et a tenu à poser ses limites : « Elle voulait voir les tenues qu’elle porterait, détaille le rédacteur en chef. On a fait ce qu’on appelle un « moodboard » pour définir une ambiance et des poses. Certaines ont été refusées, d’autres acceptées » a expliqué le rédacteur en chef dans les colonnes de 20 minutes.