« 40% des Français, cette année, ne partiront pas » en vacances. C’est le constat avancé par six députés de l’alliance de gauche, dont François Ruffin, qui viennent de déposer proposition de loi ce lundi. Ils souhaitent que le « droit au départ » en vacances « devienne effectif ».
Les vacances, un sujet laissé de côté
François Ruffin (LFI), Benjamin Lucas (Génération.s), Soumya Bourouaha (PCF), Arthur Delaporte (PS), Marie-Charlotte Garin (EE-LV) et Frédéric Maillot (député de la Réunion), ont à coeur de prioriser les vacances des Français. Il seraient 40% à ne pas pouvoir en prendre. Un constat alarmant qui résulte bien souvent d’un manque de moyen. « Ils sont 69% parmi les bas revenus, 44% des ouvriers. Et 3 millions d’enfants resteront à quai », déplorent-il, dans une tribune signée dans le Journal du Dimanche. « Que fait l’Etat ? Rien, ou si peu. Nous appelons, avec mes collègues de la Nupes, à une politique publique des vacances. Des vacances qui élargissent la vie. Pour toutes, pour tous », écrivait ainsi François Ruffin sur Twitter.
« Avec mes parents, on ne part jamais. L’été, on va juste dans l’Île-de-France, en banlieue, chez des cousins à Épinay-sur-Seine », explique Esperanza, 21 ans, dans les colonnes du JDD. Des vacances qui sont pourtant bénéfiques pour la santé mentale mais aussi physiques lorsque l’on passe la majeure partie de son temps à travailler afin de subvenir à ses besoins. Une activité laisser pour compte puisqu’elle résulte du privé, selon la réflexion des députés. « Ce temps est considéré comme purement privé, laissé au privé : à la sphère privée, les familles, celles qui partent, celles qui restent. À l’entreprise privée, aux marchés, Airbnb et compagnie », écrivent-ils. Un « porte-monnaie » qui fait « la loi » dans une France « en semi-dépression ». Pour pallier ce problème qui entrave au bonheur de nombreux français, les députés de gauche se voient donc proposer ce lundi un projet de loi qui permettrait au plus grand nombre de s’octroyer un temps de repos digne de ce nom.
Comment légiférer sur les vacances ?
Leur objectif ? Passer de 60 à 80% de partants. Pour ce faire, les députés pensent notamment aux facilités d’accès aux moyens de transport : « que les transports, premier poste de dépense, soient rendus moins chers, un « ticket climat » train à prix réduit et à volonté, un aller-retour en voiture sans péage, des billets à prix bloqués pour les Ultramarins », déclarent-ils. Mais ce n’est pas tout. Ils proposent également d’universaliser les chèques-vacances, dont un salarié sur cinq uniquement en bénéficie. Des chèques qui permettent d’amortir bien des dépenses concernant les vacances, à fortiori lorsque au sein d’une grande famille.
Les députés prônent également une formation du BAFA gratuite, dont son prix, au demeurant, varie entre 500 et 1000 euros. Ces derniers veulent valoriser le métier d’animateur « avec des stages pratiques rémunérés » afin de « tripler ces formations ».
Ces différentes mesures et leurs effets escomptés seront détaillés ce lundi par les députés lors d’une conférence de presse.