On ne compte plus les malheureuses fois où des animaux ont été torturés, maltraités, tués ou encore abandonnés. Mais que risquent réellement les agresseurs ?

 

Les faits d’agressions sur des animaux, on ne peut plus les compter sur les doigts d’une main. Ils sont, malheureusement, devenus monnaie courante. Récemment, c’est un chiot d’à peine 4 mois qui a été la victime de sévices abominables. Le chiot, un staff, appartenait à un couple de « rappeur, influencer » et a été retrouvé dans le Val d’Oise dans un piteux état. Il aurait été torturé pendant plusieurs jours. « Les pattes fracassées, la tête déformée par les coups, des brûlures de clopes et d’acide » a précisé la Fondation Assistance aux Animaux qui a recueilli l’animal.

Des "yeux implorants de souffrance »

Le rappeur Leto avait été accusé de maltraitance animale, emboîtant le pas à Timal, qui s’était filmé en train de frapper son chien. Aujourd’hui, ce sont deux rappeurs, connus notamment sur les plateformes MYM et OnlyFans qui ont agressé leur chiot, surtout utilisé pour apparaître dans un clip. Ce vendredi 25 novembre 2022 , la BAC d’Argenteuil a contacté les équipes de la Fondation Assistance aux Animaux pour prendre en charge ce chiot de 4 mois dans un terrible état. « Hébétés par l’image que nous renvoie cette petite boule recroquevillée, nous découvrons un petit être en très mauvais état général : maigrelet et malnutri, boiteux par des pattes fracassées, un corps parsemé de plaies et des cicatrices de cigarettes et d’acide qu’un vétérinaire diagnostiquera l’après-midi même et mettra le jeune chien sous morphine : c’est vous décrire l’état de souffrance dans laquelle il se trouve », a écrit la Fondation Assistance aux Animaux sur son site.

« Mais ce qui nous transperce le coeur et les entrailles, ce sont ses yeux implorants de souffrance qui se posent sur nous avec sa tête déformée par un hématome en haut de son crâne et ses joues bosselées qui la défigurent : ont-ils utilisé leurs poings humains, leurs pieds ou une arme pour la mutiler comme cela ? Ses yeux nous interrogent : Pourquoi ? Qu’ai-je fait ? Je suis si petite et innocente, je ne comprends pas pourquoi on me frappe ? », est-il indiqué dans le communiqué. « Pendant combien de temps et comment ses bourreaux se sont-ils acharnés sur elle sachant que le bilan vétérinaire révélera en plus des plaies et œdèmes visibles, des fractures du crâne, des mandibules, de la hanche, du genou, des doigts de ses pattes et des anciennes fractures sur les côtes et les pattes à juste 4 mois d’existence ? », s’interroge la Fondation.

Que risquent réellement les bourreaux des animaux ?

Si ces affaires sont rendues publiques, c’est parce qu’il s’agit de « personnalités publiques » à l’origine des maltraitances. Mais ils ne sont pas les seuls à faire subir des sévices à leurs animaux de compagnie. En France, on estime que près de 60 000 animaux domestiques sont abandonnés tous les ans par leurs maîtres à l’approche de l’été. Les plaintes se sont ainsi multipliées. Mais, qu’en est-il des peines administrées aux bourreaux ? Que dit exactement la loi sur la maltraitance animale qui a été définitivement votée par le Sénat le 18 novembre 2021 ? En effet, des sanctions pénales sont prévues en cas de mauvais traitements, d’abandon, de sévices graves et d’atteintes à la vie ou à l’intégrité de l’animal. Les sanctions seront différentes selon les sévices que l’animal a subis.

 

En cas d’abandon, de sévices graves et actes de cruauté ou encore d’atteintes sexuelles sur un animal, le propriétaire de l’animal risque une peine d’emprisonnement de 3 ans et 45 000 € d’amende. « Lorsque l’abandon est commis avec circonstance aggravante, l’auteur encourt 4 ans de prison et 60 000 € d’amende, sauf si l’abandon a entraîné la mort de l’animal. Si l’abandon a entraîné la mort de l’animal, l’auteur encourt 5 ans de prison et 75 000 € d’amende » précise Legifrance. « Ce qui est fondamental, c’est de judiciariser ces faits. Parce qu’une fois qu’ils le sont, même s’ils sont de gravité moyenne, si vous commettez à nouveau des faits de même nature ou plus graves, la sanction judiciaire sera efficace », avait ainsi précisé Franck Rastoul, procureur général à la Cour d’appel de Toulouse à TF1Info.

De son côté, pour cette affaire, le parquet de Pontoise confirme « les faits de maltraitance animale commis à Argenteuil. L’enquête pour ‘acte de cruauté envers un animal’ est actuellement en cours sous la direction du parquet de Pontoise », précise BFMTV.

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