La plus frenchie des Américaines fait son retour sur nos écrans le mercredi 21 décembre. Et c’est avec beaucoup d’impatience qu’elle était attendue. Mais pourquoi ?

Depuis sa première diffusion sur Netflix, le 2 octobre 2020, la série Emily in Paris cartonne et fascine. En 2020, la série comptabilise plus de 58 millions de vue, faisant du show la série comique la plus regardée sur la plateforme. Pourtant très critiquée, elle remporte à nouveau un franc succès lors de la saison 2. Entre le 22 et le 26 décembre, la série a rivé des millions de téléspectateurs devant leurs écrans et comptabilise 107 millions de vues. Mais alors, comment expliquer un tel succès pour une série qui a pourtant été très décriée ?

Emily in Paris : des clichés pour attirer le public ?

©instagram @emilyinparis

Emily Cooper est de retour à Paris. Sortez vos bérets et vos baguettes et préparez votre route pour aller explorer les alentours d’un Paris magique, comme vous ne l’avez jamais vu. En effet, la série Emily in Paris est le symbole du fantasme américain d’un Paris parfait. Beau et romantique. D’un Paris propre. D’un Paris dans lequel il fait bon s’aimer et se déclarer sa flamme après avoir bu une belle bouteille de vin rouge. Un Paris dans lequel il est possible de sortir sa table à manger sur un trottoir pour faire un dîner aux chandelles. Un Paris que ne connaît pas des millions de Français. Bref, la série a misé une grande partie de son succès sur un Paris imaginaire et comme, très certainement, se le représentent les Américains. En effet, tout au long des deux saisons, les clichés sur la capitale de la France, mais aussi et surtout sur les parisiennes sont nombreux. « Avec [le stéréotype de la Parisienne], ce que l’on nous vend, c’est une France de carte postale, une France de fantasmes. Notre pays est très conservateur et reste attaché à une mythologie, la fabrication d’une France passée. En réalité, c’est une vision complètement rétrograde » déplorait ainsi Rokhaya Diallo.

Mais si ce Paris rêvé a été le socle de nombreuses critiques, c’est aussi peut-être l’une des raisons du succès de la série. « Audrey Hepburn disait dans l’un de ses films que ‘Paris est toujours une bonne idée' », rappelle l’acteur français William Abadie, qui incarne Antoine, à BFM. Pour Bruno Gourey, qui interprète Luc, « Emily in Paris est un conte de fées ». Ainsi, selon lui, « prendre les choses au pied de la lettre, comme si le seul cinéma valable était le cinéma naturaliste, c’est une erreur ». Il ajoute ensuite, toujours à BFM, qu’il peut être bénéfique d’apporter un nouveau regard sur une ville dans laquelle plus personne ne s’émerveille : « Beaucoup disaient toujours: ‘Les gens montrent toujours la banlieue d’une manière négative, mais ce n’est pas que ça!’. Aujourd’hui, je joue dans une série de laquelle on dit: ‘Paris ce n’est pas que ça, ce n’est pas que positif!’. Il y a une chose dont je suis certain: si ça marche autant, c’est que le cliché trouve un écho chez les gens du monde entier. Et si Darren Star avait vu des choses que nous ne voyons plus? »

Darren Star et la mode : le duo gagnant

Pourtant, malgré ses clichés éculés, la série reste un phénomène et est attendue depuis la fin de la saison 2. Et ceci serait en partie dû à son réalisateur, Darren Star, qui n’est autre que le créateur de Sex & The City.

La chance de la série ? Avoir été réalisée par Darren Star. Avant même que le premier épisode soit visionné, Emily in Paris avait déjà bonne presse. En effet, la série comptait déjà les fans de Sex & The City, Beverly Hills ou encore Melrose Place. « Darren a la recette magique pour créer des bulles imaginaires où l’on se sent bien. On a envie de rentrer dans l’écran, de passer du temps avec les personnages. Ça crée une famille. C’est le roi de l’échappatoire et du divertissement » explique Lucas Bravo, l’interprète de Gabriel. En effet, il avait déjà montré qu’il aimait fantasmer les grandes villes, comme New-York dans Sex & The City. Et s’il a réussi à trouver la recette magique pour donner vie à ses personnages, il a notamment réussi à donner vie à un second rôle auquel nous n’aurions jamais pensé : la mode. En effet, elle fait partie intégrante de la série, la faisant devenir une référence pointue pour les « modeuses ». La série offre donc aux marques de luxe une immense vitrine. La preuve avec les recherches qui ont bondi après la diffusion de la première saison.

Ainsi les requêtes de vestes Chanel ont représenté 30% des clics internationaux selon le moteur de recherche Stylight. En 2021, c’est la marque, Kangol qui remporte tous les suffrages. Le tout, pour un bob. En effet, une hausse de 342% est enregistrée pour la recherche du bob de la marque selon la plateforme Lyst mais également une hausse de 194 % pour une veste Courrèges en vinyle. Des recherches qui ne sont pas dénuées de sens et de retombées financières. En effet, Launchmetrics, spécialiste de l’e-réputation et du marketing d’influence dans les industries de la mode et du luxe, dévoilait que la « valeur de l’impact médiatique » de la saison 2 de la série avait atteint 96 millions de dollars trois semaines après son lancement. C’est davantage que les 49 millions produits par la Fashion Week de Londres en septembre 2021 et les 69 millions du secteur de la haute couture parisienne en janvier 2021. La série est donc plus influente que la Fashion week, censée être la première source d’influence mode. « C’est une vraie vitrine pour la mode, et les marques veulent associer leurs valeurs à celles de la série », explique Jean-Dominique Bourgeois, président de l’agence de placement de produits Place To Be Media dans les colonnes des Echos.

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