C’est une très bonne nouvelle pour la planète. Le trou dans la couche d’ozone se résorbe peu à peu, et c’est en partie grâce à votre frigo.

On connaît l’urgence à agir pour sauver la planète. Et lorsque l’on parle d’environnement, il est difficile de passer à côté du sujet de la couche d’ozone, censée protéger la Terre des radiations solaires dangereuses. Aujourd’hui, il semblerait que cet enjeu évolue, et dans le bon sens. En effet, elle serait en passe de se reconstituer, d’ici 40 ans. Une bonne nouvelle qui s’explique notamment par l’évolution de frigos.

D’où vient ce trou dans la couche d’ozone ?

La découverte se fait en 1985 grâce à Joe Farman, Brian Gardiner et Jonathan Sanklin, des scientifiques qui publient une étude dans Nature. Ils y font ainsi la révélation : un trou dans la couche d’ozone se forme au-dessus de l’Antarctique. Et ce trou, à cette époque, semble s’agrandir de manière significative. Une découverte dangereuse puisque la couche d’ozone n’est autre qu’un bouclier entre la Terre et les rayons UV du soleil. En substance, sans ce bouclier, il ne pourrait pas y avoir de vie sur la planète Terre. Mais alors, comment se fait-il que la couche d’ozone se soit trouée ? La réponse était connue bien avant que le trou dans la couche d’ozone ne soit observé. En effet, en 1974, certains chlorofluorocarbures (CFC) – produits chimiques organiques et synthétiques composés de carbone, de chlore et de fluor) sont mis en cause par les scientifiques Sherwood Rowland et Mario Molina.

Quel rapport avec nos réfrigérateurs ? Ces gaz mis en cause étaient, à l’époque, omniprésents dans ces derniers, mais également dans les aérosols ou climatiseurs. En 1974, cette découverte est étouffée par les industriels. Il faudra donc attendre que le trou dans la couche d’ozone se forme pour prendre la mesure de ce qu’il se passe et essayer d’agir rapidement. En 1987, le Protocole de Montréal est signé par une trentaine d’États. Ce protocole n’est autre que la réduction de 50 % de l’utilisation des CFC. Cette réduction est attendue au cours des dix années à suivre. Et les résultat sont concluants : de 1990 à 2000, on passe ainsi de 800 000 tonnes à quasiment 0. Mais ce n’est pas le seul polluant dangereux présent dans les objets du quotidien à éliminer. En effet, le hydrofluorocarbones (HFC) sont des gaz très nocifs pour l’environnement et majoritairement utilisés dans les réfrigérateurs. En 2016, l’accord de Kigali est signé pour éliminer ses gaz. Si l’accord est respecté, le réchauffement mondial pourrait être réduit de 0,5% d’ici 2100, selon les experts.

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En 2023, où en sommes-nous ?

La bonne nouvelle, c’est qu’à ce jour, le trou dans la couche d’ozone est stable. C’est-à-dire qu’il ne s’agrandit pas. Et c’est déjà une belle avancée. Et cette première réussite est le résultat du respect du Protocole de Montréal. En effet, la Nasa a publié des projections de l’état de la couche d’ozone sans les mesures prises à l’aide du Protocole de Montréal. La barrière aurait été tout bonnement détruite au fil des années. Résultat ? L’explosion du nombre de cancers de la peau. Mais cela ne veut pas pour autant dire que l’on est sorti d’affaires. « Quand on arrête les émissions de ces gaz, ce n’est pas instantané parce que les chlorofluorocarbures restent très longtemps dans l’atmosphère. Or, les CFC11 restent environ 50 ans dans l’atmosphère et les CFC12 plutôt 100 ans », explique Cathy Clerbaux, directrice de recherche au CRNS, dans les colonnes de l’HuffPost. Il faudrait donc attendre au moins 2060 pour que le trou dans la couche d’ozone se résorbe entièrement.

«Si les politiques actuelles restent en place, la couche d’ozone devrait retrouver les valeurs de 1980 (avant l’apparition du trou) d’ici environ 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 au-dessus de l’Arctique et 2040 dans le reste du monde», indique l’ONU Environnement dans son estimation quadriennale.

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